mercredi 21 novembre 2007

Lettre de démission de la secrétaire aux finances de l'AFESH

Par Andréann Cossette Viau

Collègues, camarades,

La présente est pour annoncer et expliquer ma démission du poste de secrétaire à la trésorerie du conseil exécutif de l’AFESH-UQAM. Mon intention de démissionner était connue, il est maintenant temps de vous informer des raisons qui me poussent à partir, soient ma perte d’énergie positive, ma volonté de militer ailleurs qu’au sein d’un exécutif, celle de briser le silence concernant les conflits internes et dénoncer les manœuvres de pouvoir au sein du conseil exécutif.

Tensions psychologiques

Il est évident que les évènements récents concernant la grève m’ont fatigué, mais jamais ceux-ci n'auraient eu une influence aussi grande sur mon moral sans tout le contexte autour.

Dans ce contexte, je me considère comme nuisible pour l’exécutif et même si ce n’était pas le cas, je refuse de perdre ma bonne humeur pour un poste.

Ce sont les conflits internes et la tension psychologique due à mon poste d’exécutante qui ont eu raison de mon moral. Les gens qui m’entourent m’ont vu entrer en poste avec confiance et bonne humeur. Les gens qui m’entourent me demandent maintenant qu’est-ce qui m’arrive.

Je suis devenue irritable, même avec les gens qui me sont les plus proches. Je pète les plombs pour des riens, j’arrive difficilement à travailler en équipe, je suis confuse et je me fâche beaucoup trop souvent pour qu’il soit agréable de me côtoyer politiquement.

Toutes ces tensions sont aussi reliées à un écoeurement profond que je ressens face à l’attitude de certains collègues de travail et à une dynamique d’équipe profondément lamentable.

Conflits internes

Le premier élément à avoir joué avec ma décision est les conflits au sein de l’association étudiante. L’affaire du processus d’embauche de la permanence politique à l’AFESH est beaucoup plus importante que ce que certaines personnes voudraient le faire croire. Elle crée des rapports de pouvoir malsains, elle divise le milieu militant et le mouvement étudiant en plusieurs cliques idéologiques.

La scission est de plus en plus marquée et parce que je suis idéologiquement et émotivement impliquée, la pression devient difficile à soutenir. Il faut savoir qu’en plus de diviser le milieu militant, cette affaire a fait ressortir les tensions au sein de l’exécutif même, particulièrement entre Alexandre Leduc, secrétaire à la coordination, et moi-même. Je me vois maintenant dans l’impossibilité de travailler avec certaines personnes et je suis convaincue que plus le temps avancera, plus mes prises de décisions seront sans compromis.

Poste d’exécutante

Tous ces conflits m’ont aussi fait comprendre que ma place n’est pas au sein d’un exécutif, du moins pas pour le moment. J’avais choisi de m’y impliquer pour deux raisons principales : l’expérience que ça m’aurait apportée et la possibilité de dépanner une équipe qui avait besoin de quelqu’un pour s’occuper des chiffres.

Mais devant l’ampleur du problème, je ne peux pas continuer en espérant prendre la parole comme je le souhaiterais. Dans cette position, je me trouve prise entre mon strict devoir d’exécuter les mandats qui me sont donnés et mon désir de dénoncer publiquement les stratégies qui me répugnent. J’ai fait mon choix.

Questions politiques

Je quitte en espérant contribuer à la levée de la culture du secret qui sévit au sein des instances exécutives de l’AFESH-UQAM, soit le conseil exécutif et la plénière intermodulaire.

Conseil exécutif

À travers la chronologie des évènements dont j’ai été témoin, je tenterai de démontrer quelle problématique le processus d’embauche a créée au sein du conseil exécutif.

Tout a commencé lors de la journée d’entrevue, le 16 octobre. Dès que j’ai demandé à Rémi Daigle, secrétaire à l’interne, comment les entrevues avaient été, il m’a dit que c’était une mauvaise journée. Il ne pouvait m’en dire plus parce qu’un huis clos avait été voté entre les trois personnes du comité de sélection. Il semblait visiblement très mal à l’aise dans la situation.

Le lendemain, nous avions un conseil exécutif, avant lequel Rémi avait réussi à faire accepter à David Clos-Sasseville de lever le huis clos. À ce moment, nous avons pu lire la correspondance du comité de sélection. Je trouvais particulièrement étrange que selon David Clos-Sasseville, l’offre d’emploi avait été conçue spécifiquement pour Dave Simard alors qu’il voulait ne pas retenir sa candidature en présélection. De plus, outre les propos diffamatoires de David Clos-Sasseville au sujet de Dave Simard, il y avait un débat concernant le rôle même de la permanence politique, débat que Rémi a voulu qu’on tranche en exécutif. Voulions-nous prioriser l’aspect « infographie » représentant David Simard ou l’aspect « recherche » représentant Marie-Ève Quirion[1]? (Les noms étaient censurés, mais la devinette était simple.)

Selon moi, il est évident que l’offre d’emploi adoptée par l’assemblée générale privilégie l’infographie et de la mobilisation, mais cherche aussi quelqu’un ayant des capacités pour la recherche[2]. C’est pourquoi j’ai formulé la proposition suivante : Que au besoin, lors du débat sur l’embauche de la permanence politique en PIM, le délégué de l’exec mentionne à la PIM que l’exec spécifie que le côté recherche soit axé sur la connaissance des instances uqamiennes, sur l’argumentaire politique et la mobilisation et que du côté infographie, on priorise le ou la candidat-e apte à non seulement faire le travail mais aussi à former les exécutants et les exécutantes, qui ne faisait que souligner le mandat de l’assemblée générale[3].

Suite à cela eue lieu la pénible plénière intermodulaire du 18 octobre : une énorme tension dirigée vers l’exécutif, les débats tournant autour du choix d’une candidature plus « militante » ou une candidature plus « recherchiste », le huis clos et le refus de la plénière de procéder à un vote permettant un deuxième tour m’ont tout de suite fait penser que certaines personnes voulaient éviter que Dave ne soit choisi.

Rémi se sentait très inconfortable. Il avait été honnête et avait choisi de défendre la candidature de Dave, considérant lui aussi qu’il était le meilleur choix possible en fonction de l’offre d’emploi. Il est ressorti de cette plénière très amer et ressentait énormément de pression. C’est à partir de ce moment qu’il a senti sa crédibilité mise à mal et que son humeur a influencé son travail. Il n’a pu assumer jusqu’au bout son choix politique.

Alexandre Leduc avait été fâché, lui aussi, du déroulement de cette plénière, mais refusait de considérer l’éventualité d’une manipulation du processus et de discuter de la problématique du rôle général de la PIM, préférant aborder la question du rôle de l’exécutif au sein de la PIM et banaliser les propos qu’avait tenu David Clos-Sasseville.

Puis sont sorties les premières contestations du processus. Les rôles se sont confirmés. Rémi Daigle se sentait très malheureux et confus, et ne pouvait donc s’affirmer sans équivoque. Alexandre Leduc a clairement pris position contre le rapport d’enquête et depuis ce temps, a toujours refusé de discuter franchement avec moi des questions qui y étaient abordées. Nous avons eu plusieurs conversations téléphoniques dans lesquelles j’exprimais mon malaise face à sa volonté de prendre position contre le rapport d’enquête, le réduisant à un « torchon » et refusant de le considérer dans son ensemble. Ses arguments ont toujours été les même, à savoir qu’une grille d’évaluation mal adaptée ainsi que des questions d’entrevue mal ciblées et un débat en PIM s’orientant vers les mauvaises questions n’étaient pas assez, ensemble, pour contester le processus d’embauche. À partir de ce moment, je me suis méfiée d’Alex.

J’ai des liens avec Dave Simard. Je l’expose ici. Le problème qui peut en découler est que de ce fait, plusieurs des analyses que je pourrais porter risquent de n'être écoutées qu'à la lueur de notre relation. Je me considère comme une personne sincère et ayant sens de la justice et de la vérité. Les personnes qui ont travaillées avec moi pourront en témoigner.

Ce n'est pas parce que Dave et moi sommes proches qu'on peut discréditer tout ce que je dirai concernant le dossier de l'embauche. Ça serait faire preuve de mauvaise foi et un manque de respect à mon égard.

J’admets aussi que dans ce dossier, j’ai dès le début pris position pour sa candidature. Je n’ai pas tenté de cacher qu’il était selon moi le candidat qui répondait le mieux aux critères de l’offre d’emploi adoptés en assemblée générale. Je n’ai pourtant pas cherché à utiliser mon poste d’exécutante pour le favoriser.

L’attitude d’Alexandre Leduc a démontré un flagrant manque de transparence. Il ne nous a jamais clairement dit pour qui il prenait, préférant orienter nos discussions informelles sur la stupidité de la contestation et sur l’inacceptabilité des propos concernant David Clos-Sasseville, son colocataire et ami.

Il s’est mis en contradiction lorsqu’il a proposé lors du conseil exécutif du 17 octobre que nous favorisions l’aspect « recherche » de la permanence politique, alors que nous savons que l’assemblée générale souhait qu’on embauche quelqu’un rapidement spécifiquement pour la grève à venir.

Lorsque est venu le temps d’embaucher Marie-Ève Quirion, il a décrété qu’il fallait qu’on signe son contrat dès maintenant. C’était non seulement ne pas vouloir tenir compte de la contestation mais c’était aussi vouloir contourner l’assemblée générale, qui normalement doit entériner l’embauche avant la signature d’un contrat de permanence. Voyant que plusieurs personnes de l’exécutif, dont moi, étaient totalement contre, il a tout de suite changé d’idée. Il a tout de même proposé au conseil exécutif qu’on prenne position en faveur du processus d'embauche.

Aussi, cette phrase d’un courriel est très révélatrice d’un manque de cohérence : « Elle [Marie-Ève Quirion] aurait en effet pu faire de la mob mais il aurait fallu qqun pour la coacher un peu. » Il met lui-même en doute les capacités de Marie-Ève Quirion mais refuse de considérer que la PIM a peut-être mal fait son travail d’embauche.

Je terminerais ma critique en mettant en relief son désir de vouloir restreindre le débat dans le champ de l’AFESH-UQAM : selon lui, les questions litigieuses internes ne concernent que les instances internes et nous ne devrions pas tenter de comprendre ce qui se trame à l'intérieur de ces instances si nous n'en faisons pas parti.

Il serait aussi intéressant de mentionner que Christian Pépin, secrétaire à l’information, a pris part aux débats sans même avoir lu le rapport d’enquête. Ceci est une autre preuve qu’en ce moment, le conseil exécutif est dépassé par les évènements et n’arrive pas à une consolidation, s’avérant pourtant nécessaire en ces temps de luttes pour un syndicat étudiant aussi militant que celui de l’AFESH-UQAM.

Plénière intermodulaire

Pour sauvegarder la démocratie directe au sein de notre association étudiante, nous devrons nous pencher sur le rôle et les pouvoirs de la PIM. Je crois qu’une révolution de celle-ci devra être entreprise. Preuve est faite qu’il est trop facile pour des personnes qui en ont l’intention de faire en sorte qu’elle ne respecte pas la tradition de l’orientation clairement militante de l’AFESH, ne serait-ce que par le fait qu’elle ne soit pas redevable à l’assemblée générale.

Le rapport d’enquête signé par Dave Simard et Sacha Desautels n’est pas simplement une enquête sur les personnes impliquées dans le dossier, mais bien aussi sur le fonctionnement de cette instance qu’est la PIM et en quoi résident en elle des rapports de pouvoir qui en ce moment dépassent l’assemblée générale. Elle doit se réapproprier dès maintenant les questions qui y sont abordées.

Il faut cesser de se taire sur la contestation du processus d’embauche de la permanence politique. Il est faux de dire que toutes ces questions sont privées. Elles sont politiques, nous le savons et en tant que militant-e-s, il est de notre devoir de chercher à comprendre les problématiques qui y sévissent : elles sont très souvent reliées à des problématiques beaucoup plus globales, qui ont des racines à l'extérieur.

Contrairement à ce qu’affirme Alexandre Leduc, il est nécessaire, de par les scissions qu’il crée au sein du mouvement étudiant militant en général, que le débat sorte du cadre des instances de l’AFESH-UQAM. Cessons de jouer à l’autruche. Ce sont des idéologies et des (in)tensions (sic) de pouvoir qui s’affrontent ici, des liens historiques sont à faire et vouloir éviter les questions qui se posent ne ferait que nuire à un mouvement déjà déchiré.

Sur le processus de la permanence politique, ma prise de position est sans équivoque. Je considère que celui-ci doit être refait en entier, et que la permanence politique devrait assurément être choisi par l’assemblée générale. Pour comprendre ma position dans tous ses détails, il vous faudra lire le rapport ainsi que tous les documents qui sont liés à cette affaire[4].

Conclusion

Je quitte parce que je ne peux plus collaborer au sein de l’équipe. Les réunions d'exécutifs interminables témoignent bien que notre équipe est loin d'être sur la même longueur d'ondes, et font perdre un temps précieux qui pourrait être consacré à l'organisation d'actions ou à la mobilisation. C’est aussi un choix politique et une façon de manifester ma dissidence face à certaines stratégies politiques. Je ne peux collaborer avec un collègue envers qui j'ai une méfiance significative et une vision très négative de sa façon de travailler.

Malgré ma démission, à moins d’un-e nouvelle ou nouveau élu-e à mon poste ou à moins que quelqu’un s’y oppose vivement, je continuerai d’aider aux finances jusqu’à la fin de la session. L’expérience politique que m’a offert le poste d’exécutante a été des plus bénéfiques pour mon apprentissage et je peux espérer qu’en ayant moins de réunions interminables mon militantisme ne s'en portera que mieux. J’aimerais aussi mentionner à Jean-Christophe Gascon, Catherine Brunet, Rémi Daigle et Caroline Lefebvre que j’ai adoré travailler avec eux et elles, en souhaitant que ma démission ne portera pas atteinte à de futurs projets communs.

Finalement, Marie-Ève Quirion a décidé de donner sa démission. Dans sa lettre, elle remercie Alexandre Leduc et Geneviève Gariépy pour leur appui mais accuse le conseil exécutif d’avoir fait preuve d’ostracisme envers elle. Dans le cadre de nos luttes, je trouve cette accusation grave et je demanderais qui, quand, où et comment un-e membre de l’exécutif aurait fait preuve d’ostracisme envers elle.

S'il y avait des questions, commentaires, incompréhensions, objections, je suis disponible et serai probablement encore souvent dans le coin du local de l’AFESH!



[1] http://permafesh.blogspot.com/2007/11/rapport-denqute-pour-la-contestation-de.html

[2] http://www.er.uqam.ca/nobel/afesh/IMG/pdf/OffreEmploi.pdf

[3] Voir le procès verbal du conseil exécutif du 17 octobre 07.

[4] http://permafesh.blogspot.com

vendredi 9 novembre 2007

Mon avocat me lâche!

Par Dave Simard

Mercredi matin le 7 novembre 2007, jour de mon anniversaire, j’ai reçu un appel de mon avocat, Étienne Poitras. Il est un ami de Marie-Ève Quirion. Il refuse de continuer à me défendre parce qu’il juge être en conflit d’intérêt. Le code de déontologie en droit précise qu’il devrait se soustraire d’une cause juridique dans laquelle ses amitiés pourraient devenir une source d’altération de sa capacité de défense. Il ne voudrait pas que je l’accuse à posteriori de ne pas m’avoir défendu convenablement. La chose ne m'était jamais passer par la tête.

Cela constitue une autre forme d’attaque dirigée contre moi suite à la publication du Rapport d’enquête. J’aurai à refaire une demande d’aide juridique, trouver un autre avocat et recommencer le traitement de mon dossier de zéro. Je suis extrêmement déçu d’Étienne. Je le croyais capable de détachement et de professionnalisme dans le cadre de son travail, surtout lorsqu’il est question de défendre un camarade.

Je continuerai ma recherche de vérité par-delà les coups durs. La situation actuelle met certes en relief les relations de pouvoir dans le milieu militant. L'enquête continue.

mercredi 7 novembre 2007

Une attaque disgracieuse

Par Dave Simard

Un graffiti menaçant a été fait devant ma porte vendredi entre minuit et deux heures du matin. On m'accuse de faire de l'intimidation. Mais qui devrait se sentir menacé?

Réunion spéciale pour organiser la contestation

Vendredi
9 novembre
12h30
UQÀM
JM-770

lundi 5 novembre 2007

Contestation du processus d'embauche de l'AFESH

Nous sommes deux anciens militants de l’UQÀM qui ont postulé au poste de permanent politique. Suite à un processus de sélection criblé d’irrégularités, nous avons entrepris une enquête afin de vous démontrer formellement que nous ne sommes pas que des fouteurs de trouble. La contestation du processus de sélection est nécessaire pour sauvegarder la santé démocratique de votre organisation.

Notre rapport vous est destiné, à vous, les membres de l’AFESH. Nous souhaitons obtenir un appui de votre part pour que l’exercice devienne un véritable débat sur la nature politique de votre association étudiante et, plus particulièrement, nous voulons savoir quel type de permanence correspond aux besoins de l’association et à ses politiques combatives.

Nous vous invitons à une rencontre spéciale qui aura pour objectif de répondre à toutes vos questions concernant notre rapport d’enquête. Nous aimerions, à terme, que les membres de l’AFESH s’investissent de l’affaire pour que les débats se politisent définitivement.

La réunion aura lieu vendredi le 9 novembre à 12h30. Entre temps, s’il-vous-plaît, prenez connaissance du dossier sur ce site.

À propos du Rapport d'enquête

Alexandre Leduc, Secrétaire à la coordination de l'AFESH

Je vous invite fortement à vous dispenser de la lecture de ce torchon. À moins que vous ayez un attrait particulier envers les potins diffamatoires et la petite clique afesho-uqamienne, cette démagogie vous n'est d'aucune utilité. Je réserve mes commentaires pour cette fameuse hypothétique AG que vous avez daigné reporter.

bien humblement,

Rapport d’enquête pour la contestation de la procédure d’embauche

Par David Simard et Sacha Desautels

Nous commencerons ce texte par une défense en bonne et due forme de notre intégrité politique. Trop de gens se plaisent à nous salir simplement pour éviter le développement d’une réflexion profonde quant à savoir la véritable nature de notre engagement social et le rôle que devraient avoir les permanent-e-s dans les organisations auxquelles nous nous identifions. Notre expérience dans le milieu militant montréalais nous a démontré à maintes reprises que les failles des organisations politiques sont difficiles à aborder publiquement, compte tenu les diverses idéologies en présence et les liens d’amitié que partagent les protagonistes.

La réalisation d’une enquête objective et de qualité est justifiée. Le rapport est là pour le démontrer. La possibilité d’initier un débat entre les diverses tendances devrait représenter un élan pour à la réflexion parce que nos relations de pouvoir internes sont à l’image de cette société pourrie que nous souhaitons détruire et que cette réflexion, a priori, est la pierre angulaire de celle plus large concernant les moyens que nous devons mettre en œuvre pour lutter contre toutes les formes de domination.

Notre thèse est simple : nous affirmons que le processus a favorisé une personne, Marie-Ève Quirion, et cela représente une distorsion des modalités déterminées en assemblée générale. Cependant, notre thèse se complique lorsque l’on se rend compte que les distorsions ont altéré autant nos candidatures que celle de Marie-Ève. Concrètement, on a présenté différemment certaines qualités de Marie-Ève et celles des autres candidatures alors qu’elles étaient identiques. Nous démontrerons que la PIM ne s’est pas investie de la requête de l’assemblée générale, que des individus ont participé à cette dénaturation et que, en dernière analyse, la procédure doit être contestée et relancée.

Notre travail sur ce rapport contestataire est conforme aux principes de l’AFESH. Nous avons toujours milité dans nos assemblées générales, car l’assemblée est notre véritable amour politique, notre compagne de tous les instants, notre lien direct avec la communauté et son hypothétique émancipation. Notre engagement envers l’assemblée générale est l’expression la plus pure de notre fidélité libertaire. Lorsque nous avons éprouvé des frustrations face à elle et ses irrationalités passagères, nous nous sommes de facto réconciliés pour éviter le néant du cynisme moderne. Nous ne pouvons pas lui en vouloir pour ses fautes, car nous aussi nous accumulons les contradictions dans ce monde malade; une attaque envers elle est une autodestruction définitive. Nous voulons par ce texte vous démontrer la sincérité dans cette recherche de vérité, constamment renouvelable, et vous convaincre qu’en cas de doute, l’assemblée générale sera toujours l’instance des retrouvailles et de l’apaisement.

Nous ne nous en cachons pas : nous avons une vision absolument militante du poste de permanence politique et du rôle de l’AFESH dans la société. Nous ne resterions pas en poste si la FEUQ s’emparait de l’organisation à terme. Nous ne pourrions pas tolérer des abus de pouvoir, des mensonges éhontés, des attaques mafieuses, des fraudes, etc. Si tel était le cas, nous croyons qu’il serait tout à fait logique que l’assemblée embauche une nouvelle permanence politique en accord avec les nouvelles positions de l’AFESH. Un-e permanent-e politique doit avoir des convictions.

Ce qui nous amène à vous présenter sans délai notre conception d’une permanence politique au sein d’une association syndicale combative par opposition à la conception d’une association de service. Nous pensons que l’AFESH a besoin d’une personne qualifiée pour la lutte politique sur le terrain, polyvalente, capable de réflexion, une personne dont l’expérience au sein des organisations politiques sera un atout constant. Le rôle d’une permanence politique, c’est l’accomplissement d’un maximum de tâches logistiques qui permettra aux membres de se concentrer sur le développement de campagnes politiques d’envergure. La permanence politique doit être apte à transmettre son savoir pratique et théorique et de les adapter au contexte.

Nous considérons donc que le pouvoir représentatif de la PIM est contraire à nos principes et à ceux de l’AFESH, ainsi qu’à la pratique militante de terrain. En ce sens, la PIM n’est pas habilitée à faire l’embauche d’une permanence politique. L’exposé qui suit concernant le huis clos et la PIM en fera la démonstration. Nous adressons ce rapport aux membres réunis en AG pour qu’elle remette en question sa décision de procéder en PIM.

Les structures

Huis Clos

Un des phénomènes les plus significatifs pour étayer notre thèse, c’est la culture du secret qui entoure les processus d’embauche. Cette tradition s’est installée d’elle-même parce que l’on croit à tort que la prise de décision transparente et publique engendre davantage de conflits d’intérêts. Si tel était le cas, ne devrions-nous pas tenir secrets la candidature des député-e-s et leurs programmes avant le jour du vote? Une telle pratique ne correspond pas à la culture de l’assemblée, mais à une culture du secret présente dans les instances représentatives de l’association.

Or, la qualité d’une démocratie repose invariablement sur l’accès à l’information. Porter un jugement politique est prématuré sans obtenir au préalable des informations valides. En conséquence, une organisation démocratique doit constamment laisser transparaître son fonctionnement interne pour que puissent s’informer les membres. Il n’y a pas de meilleure manière d’éviter les conflits, les mensonges et les manœuvres disgracieuses au sein d’une association étudiante. Nous avançons que les membres ont été exclus de l’analyse du processus d’embauche à partir du moment où le comité de sélection, sans mandat, a décidé de procéder à l’analyse des candidatures à huis clos.

L’utilisation du huis clos peut parfois se justifier, s’il faut protéger la vie privée d’individu-e-s ou si une loi nous y oblige, mais l’utilisation abusive du huis clos constitue l’avènement d’une nouvelle culture d’organisation interne où un pouvoir secret s’oppose au pouvoir public de l’assemblée. La confrontation - par nature déséquilibrée - entre le pouvoir secret et le pouvoir public mène à des aberrations dans une organisation démocratique. Un groupe peut s’emparer du pouvoir secret, manipuler les membres et s’aliéner ainsi les intérêts collectifs.

C’est pourquoi nous demandons un protêt sur l’embauche tant et aussi longtemps que les informations ne seront pas disponibles au bénéfice de tous et toutes. L’assemblée aura à se questionner sur la valeur du processus de sélection.

Plénière intermodulaire

La PIM est l’instance décisionnelle entre les assemblées générales, mais en aucun cas elle ne peut s’octroyer la prédominance sur l’assemblée si contestation il y a. L’exécutif encore moins. Ce sera toujours à l’assemblée générale de résoudre les problèmes internes autrement insolubles. Nous ne citerons pas la charte puisque vous devriez la connaître.

Le problème structurel qui entrave le bon exercice de la démocratie directe et dont l’AFESH est victime actuellement trouve son origine dans la Charte de l’association. La PIM veille, en théorie, à l’exécution des décisions prises par l’assemblée générale, comme l’exécutif. Or, contrairement à l’exécutif, la PIM n’est redevable à personne. Depuis la nouvelle modification à la charte, les délégué-e-s de la PIM n’ont plus l’obligation de consulter leur assemblée modulaire avant de prendre une décision. Ils et elles n’ont plus que la vague responsabilité de représenter leur module. La PIM est devenue une stricte structure représentative. De plus, et ceci est fondamental, l’assemblée générale ne peut destituer les délégué-e-s de la PIM, car ils et elles sont élu-e-s par leur assemblée modulaire. Conclusion : les délégué-e-s de la PIM peuvent diriger l’exécutif de l’AFESH élu par l’AG et révocable en tout temps, mais l’AG n’a pas ce pouvoir contraignant sur la PIM.

On peut toujours prétendre que la PIM doit défendre les positions de l’AG, mais la structure actuelle de l’AFESH permet que la PIM constitue un contre-pouvoir face à l’assemblée et mette l’exécutif entre deux feux. Que devrait faire l’exécutif lorsqu’il y a opposition entre une décision d’assemblée et l’interprétation de celle-ci par la PIM ou, pire, si une décision de la PIM va totalement à l’encontre de l’AG, comme nous allons le démontrer?

Le processus d’embauche

Comité de sélection

Suite à une réflexion amorcée au sein du Comité exécutif, l’assemblée générale du 18 septembre a donné son aval à l’embauche d’une permanence politique en indiquant, dans l’offre d’emploi adoptée cette fois-là, la nature du poste, la description des tâches et une série d’exigences pour le-la postulant-e. C’est dans un contexte de probable campagne de grève générale illimitée à l’automne que le Conseil exécutif a jugé pertinent d’engager une personne ressource de plus, afin d’assister les militant-e-s déjà amplement débordé-e-s par toutes les tâches issues d’une telle campagne. Le temps restreint dont disposait l’association, quant à l’embauche, a poussé l’exécutif à proposer formellement à l’assemblée générale de prendre des dispositions inhabituelles. Les complications logistiques qu’aurait engendrées l’embauche d’une permanence pendant une assemblée de grève ont poussé l’assemblée à remettre les pouvoirs d’embauche qui lui sont ordinairement dévolus à la PIM.


Que certain-e-s prétendent que le libellé de la proposition ne reflétait pas la position informelle de l’assemblée et laissent entendre que l’interprétation de la proposition était claire malgré tout, en l’occurrence que c’était à la PIM de fixer les exigences qui seraient retenues pour l’entrevue, constitue selon nous une manœuvre pour refuser les décisions de l’AG. Nous allons démontrer que non seulement les critères définis par l’AG n’étaient pas suffisamment définis, mais que prétendre que ces mêmes critères pouvaient être modifiés par la PIM ne légitime pas le processus et lui enlève encore plus de crédibilité.

L’assemblée a donc voté sur la proposition qui a été déposée par écrit, seule méthode légitime. Ce n’est pas exactement cette proposition qui fut publicisée dans l’annonce de l’embauche, car il manque certains détails. Ce sera à l’assemblée de déterminer si les mandataires de cette proposition l’ont interprétée correctement. Voici la proposition :

1. Que le processus d’embauche soit déclenché et que les modalités d’embauche soient élaborées lors de la prochaine PIM.

2. Que les tâches soient les suivantes :

- Assurer un service aux membres lorsque la permanence de l’association s’absente. (Accueil, réception, information, courrier, impression de documents, etc.)

- Classement de documents, entretient général des archives politiques.

- Voir à la mise à jour des documents politiques sur le site Internet.

- Appuyer la permanence et l’exécutif dans la création graphique de matériel (affiches, pamphlet, journaux, tracts).

- Assurer la formation historique et politique des membres de l’exécutif.

- Assurer un soutien à la réalisation des activités de l’employeur.

- Tenir une revue de presse sur les enjeux en éducation et les différents sujets d’intérêt pour l’association.

- Effectuer de la recherche de documentation et produire des analyses sur divers enjeux.

- Assister le conseil exécutif dans l’exercice de ses mandats (faire des démarches administratives auprès de l’UQAM ou des gouvernements, préparer les instances, travailler à la production des publications de l’association, participer, au besoin, aux réunions du conseil exécutif, etc.).

3. Que les exigences soient les suivantes :

- Expérience de travail ou de militantisme en lien avec le poste.

- Bonne connaissance de l’UQAM et du mouvement étudiant québécois.

- Capacité d’adaptation et à travailler sous pression.

- Capacité d’organisation et aptitude à établir les priorités.

- Entregent et habiletés en communication interpersonnelle.

- Aptitude à travailler en équipe.

- Autonomie.

- Habilités en recherche.

- Connaissance de base des logiciels informatiques courants.

- Connaissance des logiciels QuarkXPress.

- Connaissance générale en informatique et en mise en ligne internet.

Une fois réunie, la PIM a décidé de former un comité de sélection composée de deux membres de la PIM et une membre du Conseil exécutif. L’exécutif avait préalablement choisi la personne qui serait chargée de représenter le Conseil exécutif au sein du Comité de sélection : Rémi Daigle. La PIM a donc élut Rémi Daigle, David Clos-Sasseville et Julie Larivière.

Composition

Rémi Daigle, étudiant au bac en géographie, est membre du Conseil exécutif au poste de Secrétaire l’interne élu en AG. Comme une bonne partie de l’exécutif, il considère que David Simard est le candidat qui répond le mieux aux critères déterminés en AG. Il connaît bien David Simard.

David Clos-Sasseville, étudiant à la maîtrise en histoire, est un ancien membre du Conseil exécutif au poste d’interne pendant un an. Il est actuellement délégué à la PIM et élu, par la PIM, au poste de coordonnateur de la PIM. Il siège, entre autres, sur le comité des assurances et sur le CAF. Il connaît bien Marie-Ève Quirion.

Julie Larivière, étudiante au bac en travail social, est déléguée à la PIM pour son module. Elle est considérée comme neutre par la PIM.

Grille d’évaluation

Le comité de sélection a commencé par décider d’une grille d’évaluation des entrevues. En fait, il a repris une grille qui a déjà été utilisée pour l’embauche des employé-e-s d’été et qui a été construite par Annie-Claude Dalcourt. Annie-Claude est une ancienne membre de l’exécutif de l’AFESH et amie de David Clos-Sasseville. Elle est aussi une habituée de la PIM.

La grille d’évaluation n’est pas adaptée pour l’embauche d’une permanence politique et aux exigences déterminées en AG. La grille originale comprend seulement 5 thèmes d’évaluation alors que les exigences déterminées en assemblée comptent 12 exigences en plus de l’orientation politique à évaluer. Le Comité de sélection modifie un seul des thèmes pour évaluer l’orientation politique des candidat-e-s et en élabore les questions.

Les deux exigences concernant les relations interpersonnelles sont évaluées (Entregent, amabilité et habilités en communication interpersonnelle – Aptitude à travailler en équipe), ce qui représente la moitié des quatre compétences évaluées si on exclut l’évaluation de l’orientation politique. Il s’agit clairement d’une forme de distorsion dans l’évaluation qui peut être interprétée comme une discrimination si on cherchait à exclure au départ les candidatures compétentes, mais dont on cherche à faire ressortir des faiblesses en relation interpersonnelle ou si, au contraire, on cherchait à favoriser une candidature incompétente, mais dont on cherche à faire ressortir ses forces interpersonnelles.

On évalue la qualité du français entre autre avec une dictée à partir d’un texte de Bakounine. Bien que la qualité du français soit pertinente lorsqu’il est question de rédiger très rapidement un communiqué de presse sans pouvoir passer par un correcteur informatique, on aurait pu faire rédiger un communiqué de presse ou un argumentaire sur un thème politique. Une autre formule aurait permis d’évaluer d’autres exigences en lien avec le poste. Peu importe la qualité de l’évaluation, donner une priorité à cette exigence est relativement peu pertinente dans le cadre de la permanence politique.

Le dernier critère d’évaluation (Capacité d’adaptation et débrouillardise) semble être une tentative d’évaluation de trois exigences en même temps (Autonomie, Capacité d’adaptation et à travailler sous pression, Capacité d’organisation du travail et aptitude à établir les priorités) avec une seule question pour le moins facile et sans aucun lien avec le caractère politique du poste :

« Durant l’été, il vous est impossible de contacter les membres de l’exécutif, votre équipement informatique tombe en panne et vos documents, essentiels à votre travail, s’y trouvent. Que faire? »

Il est tout à fait exagéré de prétendre que répondre à cette question permet d’évaluer autre chose que l’autonomie. La ou le candidat-e-s a simplement à répondre être capable d’agir de son propre chef pour entreprendre une autre tâche. S’attendre à autre chose, c’est exagérer grandement le potentiel de la question.

La grille finale se démarque par des absences dans l’évaluation de compétences pourtant essentielles au poste de permanence politique dans une optique militante (Expérience de travail ou de militantisme en lien avec le poste, Bonne connaissance de l’UQAM et du mouvement étudiant québécois, Capacité d’adaptation et à travailler sous pression, Capacité d’organisation du travail et aptitude à établir des priorités). Ne pas évaluer ces compétences défavorise les candidatures qui correspondent le mieux au poste de permanence politique dans une optique militante. Engager une candidature sans évaluer ces exigences peut causer une situation loufoque où la permanence politique à moins de compétence politique que la permanence généraliste actuelle.

On remarque aussi que les trois exigences informatiques (Connaissance de base des logiciels informatiques courants, Connaissance des logiciels QuarkXPress et Photoshop, Connaissance générale en informatique et en mise en ligne sur Internet) sont totalement absentes de la grille d’évaluation.

Enfin, l’exigence « Habilités en recherche » n’est pas évaluée.

Puisque ce sont les candidatures qui ont obtenu la meilleure note qui ont été sélectionnées pour être présentées en PIM, il apparaît de graves lacunes dans l’évaluation. L’essentiel de la discrimination repose sur ces lacunes. En effet, lorsque dans un processus de sélection, les meilleures candidatures sont écartées au profit des moins compétentes, il faut conclure à la discrimination. Dans le cas actuel, la discrimination s’est effectuée par une sélection biaisée des exigences et par leur évaluation dans certains cas peu en lien avec l’orientation militante de l’association.

Étant donné la nature perméable des huis clos, il est pertinent de se demander si les candidat-e-s proches de certains membres du comité de sélection aurait pu obtenir les questions avant les entrevues. C’est pour cette raison que la composition du Comité de sélection est importante pour diminuer au maximum les risques de conflit d’intérêts.

Selon Rémi Daigle, les trois membres du Comité de sélection ont conclu, après les entrevues, que la grille d’évaluation était incomplète. Il est certain que la culture du secret supporté par David Clos-Sasseville à l’intérieur du comité avait empêché les membres du comité de procéder à une consultation sur la qualité de la grille.

Compte tenu les distorsions entre la grille d’évaluation et la résolution de l’AG. Compte tenu de la présence sur le comité de David Clos-Sasseville qui, comme nous le verrons plus loin, remettait en question le mandat de l’assemblée concernant les exigences et l’orientation politique de l’association en plus d’être connu pour ses préjugés envers David Simard, Rémi Daigle avait alors songé à démissionner du comité, mais l’exécutif de l’AFESH lui a demandé de rester en poste.

En tant que candidats au poste de permanence politique, l’expérience que nous venons de vivre est certainement frustrante, mais elle ne l’est pas simplement parce que nous n’avons pas été embauchés. Nous avons élaboré nos critiques bien avant la décision de la PIM. L’entrevue a laquelle nous avons participé nous a confronté à une série de questions que nous n’estimons pas suffisante pour évaluer les candidatures. Même s’il est vrai que le Comité de sélection n’a pas fait son travail correctement, l’assemblée aurait dû aussi adopter des cadres plus clairs, surtout en ce qui a trait aux exigences prioritaires et à l’orientation politique voulue pour la permanence.

Finalement, pour clore cette section du rapport sur la grille d’évaluation, nous devons entrer dans les détails d’une approche du poste de permanence qui a été défendue par David Clos-Sasseville dans ses communications écrites à l’intérieur du Comité de sélection, une position qui est aussi défendue dans l’association par d’autres membres qui sont aussi délégué-e-s de la PIM. C’est l’orientation du poste de permanence politique en faveur du militantisme politique qui est en cause. Les opinions de la part de David Clos-Sasseville méritent qu’on lui accorde une attention particulière, car elle va éclairer grandement les divergences qui existent actuellement au sein de l’association et qui se sont reflétées dans le Comité de sélection. Pour ce faire, nous allons analyser les communications écrites qui ont eu lieu entre David Clos-Sasseville et Rémi Daigle au sein du comité de sélection.

Conflit au sein du comité de sélection

Pour faire suite aux entrevues, Rémi Daigle envoie un message aux autres membres du Comité de sélection. Voici quelques passages importants (les passages entre parenthèses sont de nous) :

« Tout d’abord, quelques constats. En ce moment, trois candidatures ressortent du lot, trois individus complètement aptes et capables d’occuper à notre satisfaction le poste ouvert selon les attentes affichées (nous ne sommes pas d’accord avec cette affirmation). De ces trois personnes, l’une se distingue par une approche plus universitaire, académique et institutionnelle, par une expérience marquée dans la recherche, la réflexion et la construction d’argumentaires (il parle de Marie-Ève Quirion). Un second candidat se distingue pour sa part par son implication dans des groupes d’action politique souvent rattachés ou issus du mouvement étudiant, par son expérience de travail comme infographe, comme communicateur et comme travailleur de terrain (il parle de David Simard) »

« […] je vous demande de m’autoriser à demander au Conseil exécutif de spécifier quels sont les besoins et les compétences à prioriser pour l’embauche […] »

David Clos-Sasseville répond au message, mais critique l’approche de Rémi, car il ne croit pas qu’il ait le droit de représenter lors de la PIM les positions de l’exécutif qu’il accuse d’avoir manipulé l’assemblée (les parenthèses ne sont pas de nous) :

« Historiquement, la PIM laisse l’exécutif présenter les points, mais plusieurs incidents ont forcé la PIM à tenir une ligne ferme face à l’exécutif qui prenait trop de place […] »

« […] des soupçons planent sur la production de l’offre d’emploi qui aurait été faite en fonction d’une des candidatures en particulier […] D’envisager l’embauche d’une personne avant même que l’offre d’emploi soit lancée c’est déjà limite surtout quand on soupçonne que la définition de tâches amener en Assemblée Générale par l’exécutif (qui n’a pas le droit de faire des propositions, selon la charte, mais qui s’arrange pour les faire passer par des individus en soulignant qu’ils en ont discutés en réunion) est faite sur mesure pour un candidat. »

D’abord en se fourvoyant sur le pouvoir des membres de l’exécutif en AG, car les membres de l’exécutif, en tant que membres de l’association et de l’assemblée où toutes et tous sont libres, égales et solidaires, peuvent et doivent, selon la charte, faire des rapports et des propositions, David Clos-Sasseville remet aussi en question la légitimité du mandat que l’assemblée a donné à la PIM en refusant que la position de l’exécutif, qui est celle de l’assemblée, soit défendue devant la PIM. Voilà donc une preuve flagrante d’un membre qui, au lieu de demander à l’assemblée de revenir sur sa décision, demande aux autres instances de l’AFESH de ne pas tenir compte de la souveraineté de l’assemblée.

Ce qui l’incrimine encore une fois, au plus haut point, c’est qu’il affirme qu’une des candidatures, il parle ici de David Simard, est faite « sur mesure » pour le poste. S’il s’oppose à cette candidature, c’est encore en se fourvoyant sur les droits de l’exécutif. En effet, l’exécutif ne contrevient à aucune règle ou à la démocratie en envisageant l’embauche de David Simard s’il considère qu’il conviendrait parfaitement aux besoins de l’association. Si l’exécutif avait manœuvré sans l’accord de l’assemblée et sans ouvrir le poste au public par le biais d’un comité de sélection et d’entrevues, alors là on aurait pu l’accuser de favoritisme, mais ce n’est pas le cas. Tout ceci prouve qu’il n’y a pas eu d’application d’une candidature qui pouvait rivaliser avec les compétences de David Simard et qu’il fallait, pour l’écarter, inventer quelque chose pour ne pas respecter les décisions de l’assemblée

Ce que va inventer David Clos-Sasseville constitue la seconde œuvre de distorsion du processus. Il exprime la chose ainsi :

« Ce qui distingue les deux candidatures retenues par Rémi dans sa lettre, c’est une approche militante du poste ou une approche de service au membre du poste. Oui, les deux candidatures proviennent du milieu étudiant, mais la distinction claire qui est ressortie de l’entrevue c’est l’approche du poste […] »

Selon Rémi Daigle, l’approche de toutes les candidatures fut la même durant les entrevues. Pourtant, selon Marie-Ève Quirion, qui s’est exprimée sur le sujet lors de sa première réunion avec l’exécutif suivant son embauche, l’approche de service vs militante serait déterminée par la question de l’entrevue qui devait évaluer l’Entregent, amabilité et habilités en communication interpersonnelle et à laquelle, selon elle, les candidat-e-s auraient répondu-e-s différemment. Cette question la voici :

« Le représentant du Comité pour la désaffiliation de l’AFESH à l’ASSÉ vous rencontre afin de savoir qu’elle est la meilleure marche à suivre pour assurer une désaffiliation prompte et efficace. Comment abordez-vous la question? »

Toutes les candidatures ont répondu invariablement de la même manière, dans le sens qu’elles ont rendu service au membre en question en lui expliquant le fonctionnement de l’AFESH sur la désaffiliation. Il semblerait que Marie-Ève Quirion ait été mal informée

Quoi qu’il en soit, prétendre que les autres candidatures ont répondu d’une autre manière à la question, par exemple en refusant de donner l’information au membre en question, c’est participer à une distorsion des compétences des candidatures et peut s’apparenter à de la diffamation. Selon Rémi Daigle, la seule petite chose qui distinguait David Simard c’est qu’il a cherché à en savoir plus sur les raisons qui ont poussé ce membre anti-ASSÉ à s’opposer à l’ASSÉ? Est-ce que c’est ça une approche militante? Faire de la politique militante? Poser des questions au membre sur sa plainte? Défendre le discours de l’AFESH? Faire de la formation historique et politique? Est-ce pour cette raison que David Clos-Sasseville a fait caler David Simard en lui donnant la note de 2/5 : Faible, le candidat répond à peu des aspects évalués, affiche quelques graves lacunes et éprouve des problèmes

Diffamation dans le Comité de sélection

Lorsque le Comité de sélection s’est penché à savoir quelles candidatures devaient être retenues et ensuite présentées à la PIM, David Clos-Sasseville a voulu donner quelques informations au sujet de David Simard, lesquelles s’avéraient diffamatoires :

1) Il a prétendu que le travail de graphiste de David Simard pour l’agenda 2007-2008 de l’AFESH (très populaire auprès des membres, comme l’a été son design du site Internet) n’était pas satisfaisant selon le Conseil exécutif. Rémi, un peu surpris, étant lui-même sur le Conseil exécutif et n’ayant jamais eu connaissance de telles critiques, lui a demandé qui sur l’exécutif prétendait une chose pareille. Réponse de David Clos-Sasseville avec l’air de quelqu’un qui cherche des noms: Annie-Claude Dalcourt, qui n’était plus sur le Conseil exécutif lorsqu’elle a vu le produit fini, et Alexandre Leduc, actuel secrétaire à la coordination;

2) Il a aussi accusé David Simard d’être un pirate informatique;

3) Il a soutenu que David Simard avait intimidé les membres du Conseil exécutif de l’AFESH en 2006 suite à une décision défavorable à son égard.

Cette mauvaise attitude envers David Simard démontre que David Clos-Sasseville n’était pas neutre et qu’il a très bien pu noter David Simard en fonction de ses préjugés, et non en fonction de sa performance à l’entrevue. Avec de telles calomnies, il est fortement probable que David Clos-Sasseville ait influé sur le jugement des autres membres du Comité de sélection.

David Clos-Sasseville n’est pas à sa première expérience de favoritisme. Dans sa première lettre adressée aux membres du Comité de sélection au sujet des différentes conceptions en présence pour l’embauche, David Clos-Sasseville nous dit que sa position, contraire à celle de Rémi, est le résultat de son expérience des processus d’embauche à l’AFESH. David Clos-Sasseville a effectivement participé à quelques comités d’embauche dans le passé. Faire la promotion de son expérience, c’est valable seulement si notre réputation pour ce genre de travail est crédible. Autrement, cela constitue un argument d’autorité. Il nous apparaît donc important de souligner, à la lumière de notre rapport, sa participation à l’embauche du webmestre pendant l’été 2006.

2006 : Le Comité de sélection a publié une offre d’emploi et rencontré par la suite les différent-e-s candidat-e-s. La personne qui a été retenue suite aux entretiens de sélection était un ami de David Clos-Sasseville, Nicola Rodriguez. Notons que Jérôme Charaoui, le créateur du site Internet de l’ASSÉ, a été rejeté pour des motifs questionnables et cela, malgré son expérience professionnelle, militante et sa motivation pour le contrat.

Aujourd’hui, le site de Nicola n’est plus en ligne parce qu’il était source de nombreuses critiques. Le site était esthétiquement moyen, voire laid. De plus, Nicola n’a jamais écrit un cahier de procédures pour rendre la mise à jour du site facile pour les membres de l’AFESH. Un an après la fin du contrat, les membres du Conseil exécutif ont décidé de reprendre le travail du début puisque le site ne répondait pas aux besoins de l’association.

Pour conclure cette section, nous observons que David Clos-Sasseville multiplie les postes de pouvoir au sein de l’association. Nous sommes en droit de nous demander s’il est éthiquement correct d’être à la fois délégué de la PIM, coordonnateur de la PIM et membre du Comité de sélection.

L’orientation militante et la PIM

Les conflits à l’intérieur du Comité de sélection reflètent selon nous les conflits à l’intérieur de l’association entre les différentes tendances idéologiques et entre les instances de l’association. La PIM est connue pour être plus modérée que l’exécutif, et l’assemblée pour son radicalisme relatif par rapport aux autres instances de l’association. Les membres plus modéré-e-s, expression qui inclue les progressistes modéré-e-s, les neutres, les anti-progressistes modéré-e-s ou radicaux (les réactionnaires) se retrouvent généralement en minorité dans l’assemblée générale, c’est la raison pour laquelle l’AFESH a des positions si progressistes comme, par exemple, la gratuité scolaire. Cependant, la PIM, qui doit veiller à ce que le Conseil exécutif respecte les mandats de l’assemblée, est composée d’une plus forte proportion de modéré-e-s.

Dans ce contexte, nous nous demandons comment la PIM peut faire respecter les mandats de l’assemblée si celle-ci n’est pas sur la même longueur d’onde que l’assemblée. Particulièrement en ce qui a trait à l’embauche d’une permanence politique.

Notre enquête nous a permis de découvrir certains détails que nous considérons comme importants dans la relation entre les modéré-e-s de l’assemblée et les membres de la PIM. Par exemple, prenons le cas de Joanie Bolduc, déléguée d’études avancées de science des religions à la PIM, qui était présente lors de l’assemblée du 18 septembre. Cette membre a proposé un amendement à l’assemblée pour que l’on retire le terme « politique » de la tâche de formation du poste de permanence politique. Cet amendement a été battu. Par conséquent, nous mettons en doute l’orientation politique démocratique de la PIM justement à cause de la présence au sein de ses délégué-e-s de membres qui représentent des positions minoritaires au sein de l’assemblée. Le phénomène est aggravé par le fait que les délégué-e-s ne consulte pas vraiment les étudiant-e-s de leur module avant d’orienter leur vote.

Notre thèse qui a été décrite plus haut dans la section sur le thème de la PIM et qui prétend que la PIM a été à l’encontre des décisions de l’assemblée repose sur l’idée que la PIM ne partage pas la même orientation politique que l’assemblée. Par conséquent, elle n’a pas pu bien répondre du mandat que lui avait donné l’assemblée, surtout si des membres de la PIM ne souhaitaient pas l’embauche de candidatures reconnues sur le terrain pour leur militantisme politique de longue date.

Les délégué-e-s de la PIM sont certainement très intègres face à leur propre orientation morale ou politique. Il ne sert à rien que la PIM s’auto-félicite du travail qu’elle a fait et mandate des émissaires pour la défendre lorsque sa crédibilité sera remise en question en assemblée, comme elle a décidé de le faire lorsqu’elle a pris connaissance de la contestation de sa décision d’embauche. Elle devra plutôt défendre son orientation politique et expliquer pourquoi elle a favorisé une approche de service au lieu d’une approche militante dans l’embauche.

En effet, plusieurs témoignages concordent sur ce qui a donné sens à l’embauche de Marie-Ève Quirion au détriment des autres candidatures. Lors de la réunion de la PIM, avant même l’adoption du huis clos, David Clos-Sasseville a donné son interprétation de ce qui différenciait Marie-Ève Quirion des autres candidatures : une approche plus de service que militante.

La PIM a bien sûr été influencée par une évaluation biaisée des candidatures, mais aussi, nous l’affirmons, par une dynamique d’opposition entre elle et l’exécutif. La PIM est hostile au pouvoir de l’exécutif de l’AFESH et à ce qu’il représente, c’est-à-dire une instance représentative qui rivalise la PIM sur le terrain de la représentativité, car selon David Clos-Sasseville :

« Elle assure, comme instance intermédiaire, une meilleure consultation puisqu’elle touche un public plus large que l’exécutif. Les membres de la PIM sont loin de tous venir du milieu militant […] »

« L’autre dimension du problème, tous les candidat-e-s proviennent d’un milieu petit et restreint, le monde militant, l’exécutif aussi et ce dans sa totalité. »

Évidemment, nous, les auteurs de ce rapport, sommes opposés à cette vision. Nous croyons davantage que c’est la PIM qui est issue d’un milieu restreint. L’exécutif représente l’assemblée générale représentante de l’ensemble des membres. La PIM, dont il manque toujours des délégué-e-s de modules ne représente jamais la totalité des membres. Notons au passage que la PIM est depuis récemment bien garnie en délégué-e-s des études avancées, milieu petit et restreint dont Marie-Ève Quirion est issue.[1] De plus, contrairement à l’exécutif, les délégué-e-s ne reçoivent pratiquement jamais de mandat de leur assemblée modulaire.

Le déroulement de la PIM qui a procédé à l’embauche en dit long sur les conflits d’intérêts en présence dans ce processus. Marianne Di Croce, élue animatrice de cette PIM, amie de David Clos-Sasseville et de Marie-Ève Quirion, peut avoir joué un rôle puisqu’elle « appliquait la procédure avec rigidité; selon moi abusivement » (selon Rémi Daigle) envers le droit de parole de l’exécutif même si la PIM a donné droit de parole à l’exécutif durant toute la réunion. En effet, durant la période de questions de la PIM à l’endroit du Comité de sélection, elle a refusé le droit de parole de l’exécutif. En général, le climat était hostile à l’exécutif.

On constate aussi que peu de temps d’analyse et de réflexion a été donné aux déléguées avec une plénière de seulement 15 minutes. Ce n’est certes pas de cette manière qu’on a pu évaluer correctement toutes les exigences qui n’avaient pas été évaluées durant l’entrevue. En dernière analyse, on ne peut se contenter de l’aspect visuel d’un c.v.

Conclusion

À la lumière de toutes les informations compilées dans ce rapport, la preuve est faites. Nous constatons qu’il y a eu double distorsion. D’abord à travers le comité de sélection et sa grille d’évaluation, puis dans la présentation faite en PIM sur la question de l’orientation militante. Ces distorsions représentent des actes de discrimination, voire de diffamation en ce qui concerne la question de l’orientation militante. À ces discriminations, ajoutons les actes de pure diffamation au sein du Comité de sélection.

Par conséquent, la PIM n’a pu respecter les mandats de l’assemblée. La dénaturation du mandat de l’assemblée est telle que la preuve conclue à une opposition entre la décision de l’assemblée et celle de la PIM sur les motifs d’ordre politique et spécifiquement sur des exigences nécessaires au poste de permanence politique.

Nous, les auteurs de ce rapport, voulons réaffirmer notre attachement à la nature démocratique directe de l’AFESH. Nous refusons de déposer une plainte formelle et légale contre l’AFESH, si on permet à la démocratie de l’assemblée d’être saisie correctement du dossier.

Nous ne disons pas ici que Marie-Ève Quirion est incompétente, mais nous ne disons pas non plus qu’elle soit « complètement apte ». Nous croyons qu’un processus de sélection plus honnête aurait pu mieux déterminer quelle candidature répond le mieux aux exigences formulées par l’assemblée. Nous croyons cependant que nous avons été lésés dans l’évaluation et qu’un nouveau processus plus intègre ira dans le sens de notre thèse.

Pour ne pas nuire aux luttes politiques actuelles qui doivent accaparer toute l’énergie militante de l’association, nous voulons attendre que l’association stabilise sa stratégie politique de cet automne et de l’année scolaire avant de mettre des énergies sur le dossier de l’embauche de la permanence politique qui, rappelons-nous, devait aider l’association.

Nous nous rangeons donc du côté de celles et ceux qui veulent attendre après la prochaine assemblée de grève. Cela permettra aux membres de mieux s’informer sur le dossier de l’embauche et de prendre le recul nécessaire pour analyser les arguments en présence au lieu de se laisser aller à des passions qui peuvent avoir pour effet d’occulter la réalité. Cela nous permettra aussi de faire des recherches complémentaires pour les ajouter en annexe de ce rapport.

Nous espérons que la PIM saura respecter sa véritable nature de plénière consultative entre les modules et cessera sa dynamique de confrontation avec l’exécutif. Il en va du respect des principes démocratiques de l’association.



[1] Voir annexe concernant les statistiques de présence en PIM des différentes délégations. Nous rajouterons cette annexe au rapport sous peu.

Une autre perspective sur l'embauche

Par David Clos-Sasseville, membre du Comité de sélection

Après lecture du « rapport d’enquête » rédigé par David Simard et Sacha Desautels, il me semble nécessaire de donner ma perspective des choses, étant donné le nombre impressionnant de fois où mon nom est cité. Mais avant tout, il me semble nécessaire de souligner, que le document qui fut envoyé relève plus de la plainte que du rapport d’enquête. En effet, normalement un rapport d’enquête est effectué par un tiers parti qui n’est pas mis en cause dans le dossier et les personnes responsables de l’enquête interrogent tous les protagonistes, pas seulement ceux qui leurs sont proches, ce qui n’est pas le cas ici. Malgré tout, je prend acte de ce qui a été écrit et me permet d’y répondre.

Sur la composition du comité et ma présence dans celui-ci

Tout d’abord, remettons un peu d’ordre sur ce qui est dit sur mes implications à l’AFESH. J’ai été interne pendant un an et demi c’est-à-dire le temps de deux mandats, contrairement à ce qui a été affirmé. J’ai été élu en assemblée générale pour la première fois à l’hiver 2006, sur le même exécutif que Geneviève Gariépy, Estelle Grandbois-Bernard, Alexandre Leduc et Fanny Theurillat-Cloutier. Le second mandat débute en avril 2006 pour se terminer en avril 2007. Sur le second exécutif, se trouvait Annie-Claude Dalcourt, Geneviève Gariépy, Étienne Guérette, Alexandre Leduc, Philippe Marchand, Christian Pépin, Anne Thibault-Bellerose, Raphaël Turbide et Myriam Villeneuve. Pendant mon premier mandat, la problématique des assurances est survenue, les autres membres de l’exécutif étant débordéEs, ils et elles ont décidéEs de me mettre sur le dossier. Grâce à une bonne coopération des déléguéEs de la Plénière Inter-Modulaire (PIM), nous avons pu rétablir la situation et éliminer les vices de procédures de la première AG dans la seconde. C’est aussi pour cette raison qu’en octobre 2006 j’ai été délégué par l’exécutif d’alors sur le comité des assurances.

Ayant décidé de ne pas me représenter sur l’exécutif pour un troisième mandat pour l’année 2007-2008, j’ai réduit mon implication en me présentant sur le Conseil Académique de la Faculté des sciences humaines (CAF). Toutefois, n’ayant pas d’interne durant l’été, l’exécutif de l’AFESH a pensé créer un poste de coordonnateur de la PIM. Au départ ce poste visait strictement à aider l’exécutif à organiser les PIM lorsqu’ils et elles seraient débordéEs pendant la grève. En septembre, Rémi Daigle fut élu au poste d’interne, j’ai donc demandé s’il était toujours pertinent de créer ce poste, l’exécutif l’a tout de même proposé à la PIM, dans le but de soutenir l’interne pendant la préparation et la grève. C’est sous la suggestion de l’exécutif que je fus élu sur ce poste. Il est à mentionner que le coordonnateur de PIM n’a pas de vote, pas de siège, pas de droit de proposition, il s’agit donc strictement d’une aide sans pouvoir effectif.

Pour ce qui est du fait que je sois délégué à la PIM pour les étudiantEs d’histoire Cycle supérieur, c’est en Assemblée Générale de l’Association Étudiante des Cycles Supérieurs en Histoire (AECSH) de septembre que j’ai été élu. Ayant participer à une refonte de la Charte de l’AECSH afin que l’AG y soi souveraine et de changer le conseil d’administration en conseil exécutif en réduisant ainsi ses pouvoirs au profits des membres. Les anciens et anciennes exécutantEs de l’AECSH démissionnant à l’automne 2007 il fallait une relève et devant le peu de personnes à se présenter j’ai décidé de participer et ainsi d’aider à mettre en place les nouvelles dispositions de la charte que j’avais aidé à écrire.

Finalement, le comité d’embauche faisant l’objet de la plainte. La création du comité d’embauche eut lieu lors d’une PIM en septembre. Lors de la proposition quant à la formation du comité, seul Julie Larivière, de la PIM, s’est proposée suivie de Rémi Daigle que la PIM a nommé sur recommandation de l’exécutif. Alexandre Leduc m’a demandé si je voulais en faire parti, ce que j’ai d’abord refusé. Par la suite Alexandre Leduc, devant le manque de volontaire, a tout de même proposé mon nom, ce que la PIM a accepté sous condition de mon élection à l’AECSH. Je n’avais donc pas prévu de me présenter sur ce comité. Je n’ai donc pas, comme le sous-entendent les plaignants, accumulé sciemment les postes de pouvoirs pour des fins diaboliques.

La grille d’entrevue

C’est au fur et à mesure du déroulement des entrevues que nous avons constaté les lacunes de la grille d’évaluation des entrevues. C’est-à-dire qu’il manquait effectivement des questions sur l’expérience de travail en milieu militant et dans les instances étudiantes. Toutefois, le comité (composé de moi-même, Julie Larivière et Rémi Daigle) considérait que ces questions trouvaient leurs réponses en bonne partie grâce aux curriculum vitae. Soyons clairs, toutes les candidatures retenues en entrevue avaient bien conscience de la teneur du poste et ont énuméré leurs implications militantes. Les trois candidatures retenues avaient toutes une longue liste d’implications dont une bonne partie à l’ASSÉ.

La grille d’évaluation a été élaborée le vendredi 12 octobre, les entrevues ayant lieu le lundi suivant (15 octobre). Nous avons repris la grille utilisée lors des embauches de l’AFESH cet été; elle avait été réalisée par le comité d’alors dont faisait partie Annie-Claude Dalcourt. Les membres du comité ont donc décidé, d’un commun accord, de changer les questions. Sur l’élaboration des questions, une majorité de celles-ci proviennent de Rémi Daigle qui insistait sur le caractère catastrophique de ces dernières afin de bien voir les réactions des candidatEs. La grille se terminait par une dictée proposée par Rémi Daigle. Ce dernier, faisant appel à son expérience d’entrevue d’embauche au Cégep François-Xavier-Garneau, affirmait qu’il était nécessaire de contrôler la qualité du français des candidatures par une dictée. Quant aux questions portant sur les relations interpersonnelles, il nous apparaissait important, au moment de l’élaboration de la grille, qu’une personne ayant à travailler avec les membres au jour le jour, que ce soit pour répondre à des questions ou encore gérer les adhésions à l’AFESH ou à son régime d’assurance, démontre de bonnes capacités à interagir avec les gens. Le commentaire sur la question portant sur l’autonomie - « Durant l’été, il vous est impossible de contacter les membres de l’exécutif, votre équipement informatique tombe en panne et vos documents, essentiels à votre travail, s’y trouvent. Que faire? » - est lui aussi plus ou moins fondé. Il est vrai que toutes les candidatures ont répondues qu’elles agiraient de leurs propres chefs, toutefois les réponses étaient variables dans l’ingéniosité et dans les moyens envisagés. À ce point les candidatEs pouvaient expliquer leur moyens d’opérer et comment ils ou elles prévoyaient ce genre d’accident.

Une fois terminée la grille fut laissé dans un dossier de l’ordinateur de l’AFESH pendant toute la fin de semaine, accessible seulement aux membres de l’exécutif et à la permanence, il n’y pas eu de huis clos à ce moment du processus contrairement à ce qui est affirmé. Laisser sous-entendre, sans preuves, que la grille à été remise à certaines candidatures relève de l’artifice rhétorique visant à discréditer le processus et les membres du comité.

Comité et conflit

Il est fait mention, dans la plainte, d’un conflit à l’intérieur du comité. Par contre le conflit n’est pas du tout remis en contexte. Les plaignants utilisent d’ailleurs des courriels privés, envoyés à Rémi Daigle et Julie Larivière, comme s’il s’agissait de textes à caractère public, ce qui est faux, surtout sans préciser le contexte d’écriture. De plus, sans le mentionner, les plaignants laissent sous-entendre que ces conflits auraient été ramenés à la PIM, ce qui est également faux. Il y a effectivement eu conflit entre moi et Rémi Daigle au sein du comité, ce conflit était surtout basé sur le fait que Rémi Daigle revendiquait un droit de vote de l’exécutif, tout au long des conversation le jour des entrevues mais aussi dans ses courriels. Hors, l’exécutif n’a aucun droit de vote en PIM, surtout si le mandat est remis par l’Assemblée Générale à la PIM. Pour remettre à la PIM les résultats des entrevues, nous avons décidéEs à majorité de mettre un Huis Clos sur le déroulement de la journée, et ce jusqu’au jour de la PIM, le mercredi suivant (à partir de ce moment le huis clos serait tombé).

Le lundi soir, Rémi Daigle a envoyé un courriel aux membres du comité, nous demandant de revenir sur notre décision. Malheureusement, ce courriel m’a irrité et ma réponse qui, je le rappel, était destinée seulement aux membres du comité, a pris un ton d’irritation. Le seul fait de vouloir remettre en question une décision, qui avait fait l’objet de débats (suivi d’un vote), peut être plutôt fâchant, surtout lorsque cela est fait par courriels. Dans le courriel de Rémi Daigle, cité par les plaignants, on parle de sa vision de ce qui distinguait la candidature de David Simard de celle de Marie-Ève Quirion, hors cette vision avait déjà été discutée lors de cette journée et sur les points Implication militante et dans des groupes étudiants, l’aspect communication et le travail de terrain, accordé seulement à David Simard par Rémi Daigle, Julie Larivière avait fait clairement remarqué à Rémi qu’elle pouvait très bien voir ces même critères dans le curriculum vitae de Marie-Ève Quirion.

Dans la section, consacrée au comité, les plaignants font référence à la question suivante : « Le représentant du Comité pour la désaffiliation de l’AFESH à l’ASSÉ vous rencontre afin de savoir qu’elle est la meilleure marche à suivre pour assurer une désaffiliation prompte et efficace. Comment abordez-vous la question? ». Selon eux, Marie-Ève aurait affirmé qu’il s’agissait d’une question déterminante dans l’embauche, ils vont jusqu’à avancer que la note donné à David Simard, par moi aurait été de 2/5. Tout d’abord, cette question n’a pas été plus déterminante qu’une autre. Ce qu’il faut savoir, c’est que pour la notation finale, les membres du comité devaient être tous et toutes d’accord. Par exemple, s’il y avait un écart entre ma note et celle donnée par Rémi Daigle, Julie Larivière tranchait, de cette façon les notes étaient le résultat du comité et non d’une seule et unique personne. Pour cette question en particulier, en dépit de ce qu’affirme les plaignants -et ce sans sources d’ailleurs-, j’ai donné à David Simard 3,5/5 ce qui est loin du 2/5 indiqué dans la plainte. Ce qui donne pour la section un totale de 4/5 pour David Simard, ce qui représente la meilleure note généralement attribuée par le comité, ce qui a été mentionné lors de la PIM d’embauche au bénéfice de Dave Simard.

On constate donc que les propos tenu dans les courriels personnels cités par les plaignants n’ont jamais servis à alimenter les débats en PIM. De plus, le fait que j’aurais « calé » David Simard sur la question mentionnée est une pure invention, peut-être dû à un manque d’information.

Ce qui a été mentionné dans le comité

À la toute fin des entrevues, j’ai effectivement soulevé des questions quant à l’embauche de David Simard. La manière dont elles sont décrites dans la plainte n’est pas tout à fait exacte. Toutefois, il s’agit d’interrogations soulevées seulement devant les membres du comité, qui n’ont pas de vote en PIM. Considérant qu’il s’agissait d’allégations, j’ai crû bon de ne pas mentionner le tout en PIM. Donc rien de tout cela n’a été formulé à l’instance qui devait prendre la décision. Au contraire je me suis contenté de répondre aux questions, seulement à partir de l’entrevue et du curriculum vitae distribué aux membres de le PIM pour l’occasion. Ces informations n’ont jamais servies pour la prise de décision.

Lors de la PIM, un délégué a soulevé la question des problèmes antérieurs de David Simard dans le mouvement étudiant, ce dernier en ayant fait lui-même mention dans sont curriculum vitae. À cette mention, qui était d’ailleurs amenée de manière positive pour David Simard, j’ai affirmé qu’il avait été honnête et en avait fait mention dans son entrevue, j’ai d’ailleurs ajouté que dans son affirmation de vouloir s’améliorer il m’avait parut sincère. Jamais, à aucun moment de la PIM je n’ai attaqué ou fait de diffamation à l’encontre de David Simard, au contraire, mes commentaires à son égard étaient positifs. David Simard a d’ailleurs bénéficier d’un support considérable de la part de Rémi Daigle qui a vanté sa candidature au point qu’une déléguée en a fait la remarque, ce à quoi Rémi a répondu honnêtement que pour lui, David Simard était le meilleurs candidat. Mais où se cache donc la discrimination dont aurait été victime David Simard pendant la PIM?

Embauche précédente

Les plaignants font mention, dans leur texte, de l’embauche de Nicola comme webmestre en automne 2006. Le travail effectué par Félix-Antoine Pagé et David Simard à l’été 2007 est effectivement plus beau que celui de Nicola. Un webmestre et un infographiste réuni, ont réussi à faire mieux qu’un webmestre seul. Les plaignants affirment qu’il y aurait eu favoritisme dans l’embauche. Sur le comité d’embauche de l’époque, il y avait moi-même, Marianne DiCroce et Myriam Villeneuve. Au moment de prendre la décision de l’embauche, j’ai demandé à me retirer de la décision, précisément parce que je connaissais Nicola. C’est donc Marianne DiCroce et Myriam Villeneuve qui se sont occupées de la décision finale : ni l’une ni l’autre ne connaissant Nicola -je vous invite d’ailleurs à leur poser la question. Ensuite, pour le suivi du travail, j’ai demandé à ne pas être responsable de l’employé puisqu’il s’agissait d’un ami, l’exécutif m’a tout de même mandaté puisque j’habitais plus proche de chez Nicola, ce qui permettait une supervision plus rapide. Au bout d’un certain moment, j’ai demandé à ce qu’une autre personne prenne en charge Nicola puisque le fait qu’il s’agisse de mon ami pouvait jouer, selon moi, dans ma supervision. La tâche a donc été confiée à Christian Pépin qui devait assurer le suivi et la fin du travail de Nicola. Je vous invite d’ailleurs à confirmer avec les anciennes et anciens exécutantEs.

Dernières rectifications

Finalement, je me permets de revenir sur certains points de la plainte qui demandent, à mon avis, rectification. Tout d’abord, la PIM. Les déléguéEs sont éluEs en assemblée générale de modules et peuvent être, tout comme les exécutantEs de l’AFESH, destituéEs par leurs assemblées générales en tout temps. Ensuite, comme le souligne les plaignants, la PIM ne prend jamais de positions sur des principes ou autres, ceci revient à l’Assemblée Générale de l’AFESH. On aurait pu comprendre qu’il était impératif de consulter les assemblées générales si la PIM avait à prendre des positions sur des revendications ou des principes. La PIM sert généralement de courroie de transmission entre l’exécutif et les membres entre les Assemblées Générales de l’AFESH, elle prend aussi des décision concernant des détails sur le fonctionnement de l’AFESH, toutes ses décisions peuvent être renversées en Assemblée Générale de l’AFESH. Toutefois, si nous voulions que la PIM consulte ses membres avant chaque réunion il faudrait régler le problème des convocations. En effet, l’exécutif convoque, plus souvent qu’autrement, la PIM dans un délai de 7 jours et les documents sont souvent disponibles le soir même et pas avant. Comment consulter dans ces conditions? Comment tenir 18 assemblées générales modulaires en si peu de temps? Lorsqu’il s’agit de prendre des décisions en PIM, les déléguéEs font comme les membres de l’exécutif de l’AFESH en congrès de l’ASSÉ, ils et elles s’appuient sur les positions adoptées dans leurs assemblées générales de modules respectives et celles adoptées en Assemblée Générale de l’AFESH. D’ailleurs, en ce qui concerne la position politique des déléguées, il ne s’agit pas d’un argument ou d’une preuve que d’affirmer que « la PIM est connue pour être plus modéré ». Cela ressemble plus à un ragot de village « tous le monde sait que… » sans valeur rationnelle. Où sont donc les preuves et les arguments?

Tout au long de la plainte, il est suggéré que toutes les candidatures présentées à la PIM ne sont pas « militantes ». Pourtant, les trois candidatures retenues ont, sur leurs curriculum vitae, bel et bien souligné leurs expériences militantes, aucune qui ne soit plus ou moins radicale que l’autre. Chacune de ces candidatures est bien connue d’au moins une partie de la population militante, suffit de se renseigner autour de soi.

Enfin, les plaignants laissent sous-entendre l’existence d’un « réseau » des cycles supérieurs. Ce sous-entendu démontre une méconnaissance de la réalité des études aux cycles supérieurs, puisqu’une des raisons majeures de décrochage à ce niveau provient du problème de solitude. En effet, les étudiantEs aux cycles supérieurs sont, plus souvent qu’autrement, amenées à travailler sur leurs thèses ou mémoires à l’extérieur de l’université, le plus souvent à la maison, et même quelque fois à l’extérieur de la région. Une personnes aux cycles supérieures passe donc beaucoup moins de temps à l’UQAM et a donc moins l’occasion d’y créer un « réseau ». Ce raccourci est d’ailleurs utilisé pour faire de Marianne DiCroce, qui animait la PIM, une amie de Marie-Ève Quirion, ce qui est faux. Ces deux personnes se sont connues par la suite, après qu’on leur ait affirmé, dans la plainte, qu’elles étaient supposément amies. D’ailleurs, les plaignants, absents lors de la PIM, affirme que Marianne DiCroce, en tant qu’animatrice, aurait empêché l’exécutif de parler. Ce point est d’ailleurs démenti par les commentaires de Rémi Daigle ajoutés à la première version de la plainte. Pourquoi ces commentaires n’ont-ils pas été pris en compte? Rémi Daigle y souligne même qu’elle n’aurait pas agit illégalement, mais qu’elle aurait été stricte. Imaginez un peu, que l’animation n’ait pas été stricte selon les règles de la charte, peut-on se plaindre que l’animation suivait les règles lorsqu’on se plaint du processus? Les plaignants terminent en disant que la plénière de 15 minutes ne fut pas suffisante pour faire un choix. Il s’agit encore d’une erreur, puisque après cette plénière, un Huis Clos fut demandé -Huis Clos qui ne vient pas de moi d’ailleurs. Pendant ce Huis Clos donc, où n’étaient présentEs que les déléguéEs, les membres du comité d’embauche dont Rémi Daigle, et l’animation, la plénière fut reconduite et les débats et discussions purent reprendre. Donc en tout et partout les débats, contrairement à ce qui a été affirmé, auront durée plus que les 15 minutes suggérées.

Conclusion

En sommes, les plaignants affirment qu’ils furent victimes de discriminations et s’appuient sur des informations qui, à mon sens, sont incomplètes, sorties de leurs contextes ou tout simplement fausses. De plus, ils utilisent des courriels personnels envoyés à deux personnes seulement, et sous-entendent une large diffusion de ceux-ci pour appuyer leur plainte. Ils ne présentent que leur propre point de vue et celui de leurs proches ayant participé à la rédaction du texte. Vous avez maintenant, entre vos mains, ma perspective de ce qui s’est passé, et j’espère qu’elle servira à remettre les choses en contexte. Finalement, lorsqu’on se dit victime de diffamation, est-il nécessaire de répondre par la diffamation et ce, sur des listes courriels de plusieurs centaines de personnes?