Par Philippe Gauvin
Texte autopromotionnel distribué lors de l'assemblée générale de l'AFESH du 6 décembre 2007.
Les débats survenus depuis la PIM d’embauche m’incitent à vous communiquer ma vision du poste de permanence et pourquoi je serais en mesure d’agir en ce sens. Bien entendu, la permanence politique devra agir en conséquence des mandats qu’elle recevra. Néanmoins, ce poste sera teinté de la vision qu’en a la personne retenue. D'ailleurs, ce poste est en quelque sorte un fourre-tout où l'on retrouve des éléments de permanence politique, certes, mais aussi de recherchiste et de graphiste. Il faudra donc choisir quelle orientation donner à ce poste, quelle vision en ont les membres de l'association. Voici celle que je vous propose.
D’entrée de jeu, abordons la notion d’équipe de travail. En ce qui concerne la permanence politique de l’AFESH, l'équipe est d’abord l’exécutif, la permanence et les personnes qui militent activement. Toutefois, l’équipe de travail apparaît plus vaste encore, s’étendant rapidement à l’ensemble des membres et des associations modulaires de l’AFESH. Puis, comme l’AFESH n’est pas refermée sur elle-même, on peut considérer les autres associations facultaires de l’UQAM, particulièrement celles qui formaient l’AGESHALLC, mais aussi celles qui sont membres de l’ASSÉ et son bureau central de même que les associations alliées et l'ensemble des gens qui s'y impliquent activement. Percevoir l’équipe de travail de cette façon, en donnant évidemment la priorité absolue à l’AFESH, permet de concevoir la tâche de permanence politique de l’AFESH comme un rouage important dans la dynamique du mouvement étudiant, d’avoir une perspective globale et d’élargir le sens de l’action et du rôle de ce poste.
Pour ce qui est du poste lui-même, il consiste principalement à être une personne-ressource pour l’association. En ce sens, il est nécessaire d’avoir une connaissance approfondie des mécanismes de l’association, de ses mandats, de l’UQAM, du mouvement étudiant en général et de l’ASSÉ en particulier, des forces en présence, etc. Pour avoir ce niveau de connaissance, il faut avoir milité activement à ces divers niveaux et de multiples façons. En ce qui me concerne, j’ai été militant de base au cégep comme à l’université, dans des groupes sociaux-politiques, exécutant modulaire, facultaire et national… C’est une expérience riche, acquise principalement à l’UQAM, qui permet de connaître plusieurs facettes de l’implication associative et d’être plus à même de conseiller et épauler l’association. D’ailleurs, avoir une expérience concrète de conseiller est un atout considérable. Dans mon cas, j’ai conseillé des associations étudiantes, des comités de toute sorte, des exécutifs locaux et nationaux., des militantes et des militants par dizaines, voire même par centaines, sur toute une panoplie de sujets au cours des dernières années, en faisant toujours attention de ne pas trop m’ingérer ou m'imposer.
Ensuite, il importe que la permanence politique soit en mesure de transmettre ses connaissances et, pour celles qu'elle ne possède pas, recourir à des camarades aux aptitudes complémentaires ou à des recherches. C’est ainsi que l’expérience vécue par les générations militantes précédentes peut se transmettre aux générations suivantes et que la base militante peut s’approprier les diverses facettes de la production militante. Par exemple, je crois qu'il est bien plus important que la permanence politique puisse donner les outils nécessaires à la production de recherches ou de matériel d'information par les membres que de le faire elle-même. C'est ainsi que l'on peut éviter la dépendance envers les gens d'expérience. Ayant organisé et donné de multiples conférences et formations, j’ai développé une certaine expertise pédagogique et un réseau de contact étoffé et diversifié dont pourrait bénéficier l’association.
Une autre notion d'importance est celle de pilier organisationnel. Il va sans dire qu'une permanence politique se doit d'être en mesure d'assurer la logistique d'une assemblée, d'une PIM, d'une réunion d'exec ou d'un congrès. Elle doit également pouvoir encadrer la préparation à ces instances. Plus encore, elle doit être le chêne qui reste debout alors que les membres de l'équipe rapprochée sont en détresse et assurer des bouts de coordination dans les moments difficiles. Disons que j'ai organisé d'innombrables instances, que j'ai soutenu la préparation de plusieurs délégations, de militantes et militants. J'ai aussi assuré la coordination d'exécutifs et de comités, souvent aussi d'équipes de terrain multiples, tout en tenant bon dans les moments difficiles même si ma situation personnelle n'était pas facile. Soutenir ses camarades dans les moments de crise est un incontournable du rôle de pilier mais aussi de l'esprit d'équipe...
Dans ce sens, l'une des clés majeures du travail d'équipe est la communication: se passer l'information rapidement et adéquatement, régler les problèmes aussi rapidement que possible avant qu'ils ne dégénèrent. Pour assurer une bonne cohésion dans l'action, se parler fréquemment et se tenir au courant des derniers développements est essentiel. Disons simplement que je me suis acquitté de cette tâche dans les dernières années, servant de courroie de transmission de l'information au niveau national tout en effectuant des téléphones par centaines et, de ce fait, passer une quantité phénoménale d'information... J'ai parfois joué un rôle important de résolution de conflits au sein de l'ASSÉ.
Dans un autre ordre d'idée, il ne faut pas confondre un poste de permanence élue avec le rôle des militantes et des militants de base. Ce poste implique une éthique particulière afin d'éviter de créer des conflits en prenant une place inappropriée. Par exemple, maintenir une certaine distance émotionnelle avec les membres de l'association et plus particulièrement de l'équipe rapprochée est d'une importance capitale. En d'autres termes, le but de la permanence politique n'est pas de se faire des amis (ni des ennemis par ailleurs...) ni d'entretenir des relations de proximité qui mènent souvent à des conflits d'intérêts ou à des conflits personnels quand les relations s'enveniment. De plus, ce n'est pas le rôle de la permanence de s'immiscer dans les prises de décision entre membres de l'association en jouant de son influence ou en s'attaquant, purement et simplement, à des membres de l'association. Il importe d'avoir conscience du danger que l'on peut représenter pour tenter de l'éviter, pour ne pas spolier la base militante de sa capacité de production ... D'ailleurs, envisager un nombre limite d'années pour qu'une personne occupe ce poste serait une bonne idée. Dans le même sens, faire preuve d'ouverture à la critique mais aussi avoir la capacité de s'auto-critiquer sont d'autres incontournables. Dans mon cas, disons simplement qu'au sortir de chaque congrès de l'ASSÉ, je cherche la critique des autres sur son déroulement, sur mes actions et interventions, tout en soulevant moi-même des questionnements sur ce que j'ai pu faire de discutable. Ce n'est ici qu'un exemple de ces capacités. Notons que je pourrais faire rapport de mes activités ou faire face à la critique à chaque assemblée ou occasionnellement, si tel est votre désir.
Enfin, ajoutons quelques atouts qui jouent en ma faveur. D'abord, une très bonne connaissance du français tant à l'oral qu'à l'écrit, ce qui facilite grandement la communication mais aussi la correction du matériel d'information. Ensuite, une bonne connaissance en comptabilité acquise par le rôle de trésorier d'associations mais plus encore en ayant assumé une part importante de la comptabilité d'une OSBL pendant environ quatre ans. Ce dernier atout est à considérer dans la mesure où le régime d'assurance auquel l'AFESH a souscrit implique qu'elle assume une bonne partie de sa gestion. De plus, je suis pro-féministe et je soutiens les comités femmes et les femmes en général dès que l'occasion se fait sentir, tout en leur laissant l'initiative de la lutte. Enfin, des aptitudes de recherche et, dans une moindre mesure, de production de matériel d'information, font que ma candidature est balancée malgré son orientation clairement politique.
Voici donc ma vision du poste de permanence et des mes capacités. Présentement, je prends mes distances du mouvement étudiant puisque je ne suis plus aux études et qu'être militant étudiant n'est plus ma place. Toutefois, je traîne parfois à l'AFESH où l'on me donne rapidement le rôle de personne-ressource et de soutien. J'ai le bagage nécessaire pour assumer ce type de rôle, j'ai encore beaucoup à donner. Telle est la cadidature que vous avez devant vous aujourd'hui. La question est donc de savoir s'il s'agit du type de permanence et de la personne que vous voulez pour vous soutenir dès la rentrée d'hiver, à la veille d'une possible grève générale illimitée.
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