lundi 3 décembre 2007

De la dictature du privétariat

Par Sacha Desautels et David Simard

La dynamique patriarcale d’occultation du privé

Depuis la sortie de notre rapport d’enquête, nous sommes confrontés à un phénomène que nous identifions à la dynamique patriarcale qui consiste à refuser d’aborder en public les conflits que l’on relègue au privé. La famille traditionnelle patriarcale, avant les avancées du mouvement féministe, s’est longtemps maintenue sous la protection de la vie privée pour perpétuer des rapports de domination. Aujourd’hui, on essaie encore de discréditer la dénonciation de rapports de domination interne à une organisation sous prétexte que ces rapports relève des affaires internes, donc d’un domaine privé.

Nous croyons que cette dynamique récurrente issue de la société patriarcale protège les intérêts des tendances idéologiques autoritaires qui font toujours passer les intérêts supérieurs d’un groupe en particulier avant la dénonciation d’injustice qu’une partie de ce groupe subie à l’interne. Ces tendances autoritaires préfèrent donc occulter la question de l’organisation du mouvement au profit d’intérêt stratégique. Historiquement, ces tendances ont délibérément relégué la lutte des femmes au second rang des priorités pour faire passer à l’avant plan les intérêts supérieurs du prolétariat.

Dès que nous avons annoncé notre intention de contester le processus d’embauche, nous avons fait face à une adversité malhonnête. Les opposant-e-s répondent de manière émotive à notre contestation. Publiquement, ces personnes nient leur participation au débat actuel et arguent ne par avoir lu le rapport. Pourtant, elles sympathisent - sans connaître les différents points de vue - avec Marie-Ève sous prétexte qu’elle a été victime d’ostracisme et d’intimidation psychologique. Les véritables raisons de leur hostilité envers David Simard restent dissimulées derrière leur fausse neutralité.

Une campagne de salissage est en cours depuis le début du processus d’embauche. Lorsque DCS affirme :

« À la toute fin des entrevues, j’ai effectivement soulevé des questions quant à l’embauche de David Simard. La manière dont elles sont décrites dans la plainte n’est pas tout à fait exacte. Toutefois, il s’agit d’interrogations soulevées seulement devant les membres du comité, qui n’ont pas de vote en PIM. Considérant qu’il s’agissait d’allégations, j’ai crû bon de ne pas mentionner le tout en PIM. Donc rien de tout cela n’a été formulé à l’instance qui devait prendre la décision. »

Il refuse de mettre en contexte ces « allégations » et « questions », qui apparaissent par hasard au moment de l’entrevue. Ce qui est vraiment « diabolique », c’est de sortir de son contexte la citation précédente et la faire suivre de celle-ci :

« Chacune de ces candidatures est bien connue d’au moins une partie de la population militante, suffit de se renseigner autour de soi. »

Nous laisserions aux lecteurs et lectrices, partie ou non de la population militante, la liberté de se faire une idée sur ce qui circule dans ce milieu. Mais si vous voulez notre idée, la voilà.

La culture du secret continue

L’autre point de vue de David Clos Sasseville nous démontre bien que les éléments de preuve, qui sont caché par la culture du secret instauré par un huis clos pourtant censé être levé, continue d’être occulté. Selon lui :

« Les plaignants utilisent d’ailleurs des courriels privés, envoyés à Rémi Daigle et Julie Larivière, comme s’il s’agissait de textes à caractère public, ce qui est faux, surtout sans préciser le contexte d’écriture. De plus, sans le mentionner, les plaignants laissent sous-entendre que ces conflits auraient été ramenés à la PIM, ce qui est également faux. »

Or, le caractère public d’un texte est déterminé par son contenu et le contexte dans lequel il est transmit, non par l’intention de l’auteur qui voudrait le cacher. De plus, bien que l’auteur prétende que nous ne mentionnons pas le contexte d’écriture, ce qui est faux, car tout notre rapport en fait mentions sauf en ce qui concerne l’irritation de DCS envers le pouvoir de l’exécutif et la remise en question de ses intérêts - ce qui est tout à fait impertinent - il n’ose pas mentionner lui-même que les délibérations du Comité de sélection ont été soumis au huis clos jusqu’à la PIM qui a procédé à l’embauche. Par conséquent, vouloir continuer encore aujourd’hui à reléguer au secret les communications, non pas personnelles, car elles s’adressaient à tous les membres du Comité de sélection et avaient un contenu directement lié à l’embauche, c’est vouloir maintenir la culture du secret dans une tentative désespérée de camoufler ses intérêts partisans.

Et que dire de cette citation de DCS où il admet que certains éléments très importants, tel que la grille d’évaluation, ont été disponibles sur les ordinateurs de l’AFESH :

« Une fois terminée la grille fut laissé dans un dossier de l’ordinateur de l’AFESH pendant toute la fin de semaine, accessible seulement aux membres de l’exécutif et à la permanence, il n’y pas eu de huis clos à ce moment du processus contrairement à ce qui est affirmé. Laisser sous-entendre, sans preuves, que la grille à été remise à certaines candidatures relève de l’artifice rhétorique visant à discréditer le processus et les membres du comité. »

Notre questionnement quant à la possibilité que la grille puisse avoir été obtenu par des candidats est justifié, compte tenu la facilité avec laquelle des personnes auraient pu avoir accès aux informations pendant la fin de semaine. Rémi affirme que les membres du comité s’entendaient explicitement pour ne pas partager les informations dès le début, c’est-à-dire dès vendredi. Ce passage, contradictoire d’une phrase à l’autre, démontre que DCS a de la difficulté à juger de ce qui devrait être public ou non dans le cadre d’un processus d’embauche.

Finalement, DCS devrait relire notre rapport avec un peu plus d’honnêteté, car nous n’avons pas sous-entendu que ces discussions secrètes ont été amenées en PIM. Nous prétendons que les PIM a été manipulé justement parce qu’on ne lui a pas tout dit. Notre travail d’enquête sert justement à rendre public les intérêts cachés de protagonistes de cette affaire et les preuves qui s’y rattache. Cependant, certains éléments des délibérations du Comité de sélection que l’on retrouve dans ces communications « secrètes » ont été amenés en PIM, comme par exemple l’approche militante ou la question des compétences. Ce qui nous reste à déterminer est la place qu’on pris ces éléments dans la décision des délégué-e-s de la PIM, si ceux-ci et celles-ci n’avaient pas a priori une idée toute faite avant la PIM.

Nous avons prouvé que David Clos-Sasseville n’a pas tout dit à la PIM. Une lacune de notre enquête est certainement notre manque d’informations en ce qui concerne le déroulement de la PIM d’embauche. Les témoignages se font rares et nous n’avons pas le mandat d’enquêter. Nous savons tout de même qu’il est complètement malhonnête d’affirmer que DCS a été « positif » dans ses commentaires à l’égard de David Simard lors de la PIM d’embauche tel qu’il le prétend dans sa réponse.

Au sein du comité de sélection, DCS avait jugé que la diffamation envers David Simard dans une frange du milieu militant (dont il s’est fait la courroie de transmission au sein du Comité de sélection de l’AFESH) constituait un prétexte suffisant pour exclure David Simard de la présélection et cela, malgré qu’il a lui-même affirmé que le poste avait été écrit « sur mesure » pour lui.

Si tout n’a pas été dit en PIM, nous savons par contre que des informations véhiculées par DCS ont circulé entre certain-e-s délégué-e-s de module avant la tenue de la PIM d’embauche. Par exemple, des rumeurs circulaient selon lesquelles le Comité exécutif de l’AFESH voulait instrumentaliser la PIM. Cette machination prétendue devait mener à l’obtention d’un droit de vote pour le Comité exécutif au sein de la PIM. Les rumeurs ont eu un impact négatif sur l’ambiance de la PIM en polarisant les délégué-e-s selon leur niveau de confiance envers le Comité exécutif. Celui-ci était alors représenté par Rémi qui supportait ouvertement la candidature de David Simard par opposition à DCS, qui préconisait Marie-Ève Quirion. Par association, les délégué-e-s ont pu lier l’embauche possible de David Simard avec les rumeurs comme quoi le Comité exécutif voulait menotter la PIM, de même qu’associer Marie-Ève Quirion à la sauvegarde de leur pouvoir.

Pour en finir avec la neutralité de David Clos-Sasseville

D’un point de vue général, la réponse de David Clos-Sasseville à notre rapport est faible et partielle. Elle n’aborde pas le fond de la preuve et s’en prend à des détails. Elle vise essentiellement à sauvegarder sa réputation plutôt qu’à répondre honnêtement au rapport.

DCS décrit d’abord notre rapport comme une plainte, ce qui n’est pas faux, car l’objectif de notre rapport est d’appuyer notre plainte. Cependant, il s’agit d’un rapport issu d’une enquête que nous avons faîte. Nous n’avions pas non plus la prétention d’être neutre, mais plutôt de nous attaquer à l’apparence de neutralité d’un processus partisan. Nous souhaitons qu’une enquête indépendante soit faite, mais il semble que nous sommes les seuls à revendiquer une telle chose. Est-ce un mal subjectif que de demander une telle chose? Devant l’absence d’une telle mesure, que pouvons nous faire à part rendre public ce que nous savons en espérant déclencher un processus plus impartial.

DCS s’étend ensuite sur le contexte de ses nombreuses implications en cherchant à faire croire que l’explication du contexte dissipe l’impression qu’il cache des « fins diaboliques » : une expression de son cru. Or, la description des contextes n’infirme en rien l’existence d’intérêts de sa part, ni ne dément sa capacité d’influence. Il ne s’agit que d’un artifice rhétorique.

C’est encore une fois un secret de polichinelle de dire que sa présence sur le comité de sélection était motivé par un objectif bien précis : contrer l’embauche de David Simard. Alors que l’exécutif de l’AFESH avait nommé son représentant pour le Comité de sélection en la personne de Rémi Daigle, c’est Alexandre Leduc, membre de l’exécutif non solidaire des décisions de l’exécutif et hostile à la candidature de David Simard, qui poussa DCS à se présenter. Le contexte de son implication n’était absolument pas neutre et altruiste.

La psychologie politique de David Clos Sasseville

Sa tendance à voir des sous-entendus à plusieurs endroits dans notre texte, tel que :

« Je n’ai donc pas, comme le sous-entendent les plaignants, accumulé sciemment les postes de pouvoirs pour des fins diaboliques. »

« Laisser sous-entendre, sans preuves, que la grille à été remise à certaines candidatures relève de l’artifice rhétorique visant à discréditer le processus et les membres du comité. »

« De plus, sans le mentionner, les plaignants laissent sous-entendre que ces conflits auraient été ramenés à la PIM, ce qui est également faux. »

« Enfin, les plaignants laissent sous-entendre l’existence d’un « réseau » des cycles supérieurs. »

« De plus, ils utilisent des courriels personnels envoyés à deux personnes seulement, et sous-entendent une large diffusion de ceux-ci pour appuyer leur plainte. »

En nous faisant dire des choses que nous n’avons pas dit ou en faisant passer des choses que nous exprimons clairement pour des sous-entendus, il s’agit encore une fois d’une manœuvre rhétorique pour faire croire que nos preuves sont mal assises. Mais surtout, nous accuser de procéder avec des sous-entendus révèle une dimension essentielle de la psychologie de DCS.

Son utilisation à outrance de la dénotation de sous-entendu est typique d’une psychologie adepte de théorie du complot. En lisant son texte, on a l’impression qu’il a eu une révélation : nous sommes subjectifs et menteurs. C’est à partir d’elle qu’il analyse et non à partir de la réalité. Il applique le même biais idéologique sur sa propre personne : il est neutre et vrai.

Adepte de la théorie du complot subjectif et de la neutralité, DCS critique celles et ceux qui se servent de leur pouvoir symbolique pour influencer les autres. Nous sous-entendons publiquement qu’il prétend ne pas faire partie de ces conspirat-rice-eurs subjecti-ve-fs. Lui est un neutre qui voit dans l’influence des autres (certain-e-s ont tendance à chercher plus d’influence que d’autres = gens mauvais) un complot pour le pouvoir. Par exemple, DSC prône l’absence d’influence de l’exécutif au sein de la PIM ou de l’AG.

David Clos-Sasseville a une vision tronquée de la démocratie parce que simplement mécanique. Autrement dit, nous sous-entendons publiquement qu’il écarte la subjectivité individuelle des jeux de pouvoir pour camoufler sa propre influence, son propre pouvoir symbolique. Par exemple, le pouvoir symbolique de l’exécutif serait énorme en PIM, mais, quand il s’agit de sa personne ou de la PIM, leur propre pouvoir symbolique serait nul, car ils ne sont considérés que comme des mécanismes froidement objectifs.

DCS masque toujours ses préférences. Il a toujours refusé d’admettre son parti pris. Il aime mieux se référer à l’évaluation du Comité de sélection, qu’il juge lui-même insuffisante par ailleurs. La contradiction étant énorme, il amoindrit les conséquences de la pauvreté de l’évaluation du Comité de sélection sur son jugement en analysant les curriculums vitae où, étrangement, il ne voit aucune différence majeur entre les candidat-e-s.

Pour sa part, Rémi a clairement fait connaître son opinion au Comité de sélection quant à savoir quel était le meilleur candidat dans la course. Dans un courriel adressé au Comité de sélection, il a exposé que David Simard répondait mieux aux exigences soumises par l’AFESH, notamment en ce qui concerne l’expérience militante en milieu étudiant et les tâches informatiques. C’est alors que DCS a rétorqué que « Cette présentation faite par Rémi est un plaidoyer contre l’existence de l’objectivité. » DCS se voit comme un rempart à la subjectivité, une sorte de magicien du vrai. Nous pensons qu’il est plus honnête et sage de présenter ses préférences et de confronter ensuite les analyses en présence. Est-ce neutre, nous posons la question ici, que de prétendre que les expériences de Marie-Ève Quirion dans le mouvement étudiant puisse équivaloir celles de David Simard? Est-ce ridicule de remettre en question les compétences informatiques de Marie-Ève Quirion et plus spécifiquement ses aptitudes Photoshop?

Pour étayer notre thèse selon laquelle DCS souffre de paranoïa aigue, cet extrait est utile :

« Il y a effectivement eu conflit entre moi et Rémi Daigle au sein du comité, ce conflit était surtout basé sur le fait que Rémi Daigle revendiquait un droit de vote de l’exécutif, tout au long des conversation le jour des entrevues mais aussi dans ses courriels. Hors, l’exécutif n’a aucun droit de vote en PIM, surtout si le mandat est remis par l’Assemblée Générale à la PIM. »

En fait, Rémi n’a jamais revendiqué un droit de vote de l’exécutif à la PIM. Ce qu’il a exprimé oralement comme par écrit à maintes reprises lors du processus, c’est sa volonté d’aborder la question avec le Comité exécutif pour ensuite suivre ses recommandations en tant que délégué sur le Comité de sélection. Le droit de vote de l’exécutif dont parle Rémi, c’est son droit de vote au sein du Comité de sélection, point final. La friction entre DCS et Rémi est le résultat de l’impossibilité pour Rémi de consulter l’exécutif en raison du huis clos auquel tenait mordicus DCS. La compréhension erronée des interventions de Rémi de la part de DCS est une conséquence du fait que Rémi a émis clairement ses préférences lors du processus de sélection, ce qui a altéré sérieusement la capacité d’écoute et de jugement de DCS à son égard, car il voyait en lui un comploteur.

Les « ragots de village » sur les compétences militantes

Un élément réellement cocasse de la contre-argumentation de David Huis Clos Sasseville, est le passage suivant :

« D’ailleurs, en ce qui concerne la position politique des déléguées, il ne s’agit pas d’un argument ou d’une preuve que d’affirmer que « la PIM est connue pour être plus modéré ». Cela ressemble plus à un ragot de village « tous le monde sait que… » sans valeur rationnelle. Où sont donc les preuves et les arguments? »

Comme nous l’avons cité lui-même dans le rapport d’enquête sur ce qu’il pense de la PIM, on se demande comment se fait-il qu’il nie à ce point son propre point de vue, car il décrit :

« Les membres de la PIM sont loin de tous venir du milieu militant […] L’autre dimension du problème, tous les candidat-e-s proviennent d’un milieu petit et restreint, le monde militant, l’exécutif aussi et ce dans sa totalité. »

DCS aurait intérêt à se relire. Il prendrait conscience que les « ragots de village » sont colportés par des individus comme lui. S’il était un peu plus honnête, il prendrait aussi conscience que ce ne sont pas que des ragots, mais un secret de polichinelle que de dire que la PIM est connue pour être plus modérée.

Ce qui discrédite encore davantage la PIM dans cette affaire est de se poser la question de sa compétence militante. Comment un groupe plus ou moins militant a-t-il les compétences pour juger de la compétence militante de la permanence politique? Le Comité de sélection n’ayant fait qu’une évaluation superficielle des compétences militantes des candidatures, comment la PIM aurait-elle pu prendre une décision compétente par une simple lecture superficielle des curriculums vitea? Une évaluation compétente aurait nécessité un questionnaire plus approfondi de cette exigence.

Vous comprendrez par là que nous ne reconnaissons pas valables les arguments, contradictoire comme vous le constaterez, de DCS sur le sujet de l’évaluation de ces exigences. D’abord, il prétend que les membres du comité étaient d’accord sur la qualité de l’évaluation de ces exigences :

« Toutefois, le comité (composé de moi-même, Julie Larivière et Rémi Daigle) considérait que ces questions trouvaient leurs réponses en bonne partie grâce aux curriculum vitae. Soyons clairs, toutes les candidatures retenues en entrevue avaient bien conscience de la teneur du poste et ont énuméré leurs implications militantes. Les trois candidatures retenues avaient toutes une longue liste d’implications dont une bonne partie à l’ASSÉ. »

Ce qui est d’abord bizarre dans le point de vue illustré dans cette citation de David Clos-Sasseville, c’est qu’il semblerait qu’on ait demandé seulement aux candidatures retenues, avant même de savoir si elles seraient retenues, d’énuméré leur implications militantes. Dans le cas des deux auteurs de ce présent texte, et ceci serait une preuve de discrimination puisque ces questions ne faisaient pas partie de la grille d’évaluation, on ne leur a pas demandé d’élaborer ou d’énumérer sur leurs implications militantes.

De plus, ces entrevues à deux vitesses, si elles se sont passées ainsi, ce qui est faux, ne permettent pas de déterminer quelle était la teneur des implications des candidatures. C’est-à-dire de chercher à savoir ce que la candidature avait exactement fait lorsqu’elle prétend s’être impliquée dans tel ou tel groupe. Un-e militant-e d’expérience ne peut simplement se fier à ce qui est écrit dans un curriculum vitae pour juger de l’expérience militante d’une candidature. En effet, siéger sur tel ou tel groupe, comité ou exécutif est une forme différente d’implication que d’avoir participer activement à des campagnes politiques et d’en avoir acquis de l’expérience.

Le curriculum de David Simard n’a pas été remis intégralement à la PIM. Nous savons qu’il manquait une page de son curriculum vitea pendant un bon moment lors des délibérations, cette page qui explicitait dans le détail ses implications militantes. L’analyse des antécédents politiques des candidatures par la PIM a été ainsi escamotée.

De toute façon, est-ce vrai qu’on a jugé simplement sur l’aspect et le contenu écrit des curriculums vitae? Le milieu « autour de soi » n’aurait pas aussi une influence? Nous laissons aux lecteurs et lectrices…

Rappelons simplement que le contexte de l’embauche d’une permanence politique devait précéder le déclenchement d’une grève dans le but d’aider l’exécutif dans l’organisation de celle-ci. Cet objectif semble avoir été perdu, entre autre, dans le cas d’Alexandre Leduc qui a cru bon vouloir donner à l’exigence d’habileté en recherche une priorité lors de la réunion de l’exécutif précédent la PIM d’embauche. Nommé supérieur immédiat de Marie-Ève Quirion après son embauche, il l’envoya faire une recherche sur le futur recteur à la bibliothèque, alors que les tâches de production de matériels politiques – pourtant essentielle - furent pris en charge par l’exécutif et par le candidat défait, David Simard, sous forme de contrats précaires. La preuve est, ici, flagrante. Alexandre Leduc avouera d’ailleurs, aux membres de l’exécutif via courriels, que Marie-Ève Quirion aurait eu besoin d’un peu de coaching avant d’entreprendre sa tâche de travail de terrain. Ce qui est le monde à l’envers, car la description des tâches de la permanence politique implique que c’est plutôt à elle d’aider l’exécutif. Il est apparu alors de façon flagrante pour une bonne partie de l’exécutif ayant quelque souci d’honnêteté, que Marie-Ève Quirion n’avait pas les compétences nécessaires. Elle manifestait des lacunes au niveau de son expérience, de son contenu et de ses compétences en infographie et en informatique.

Enfin, DCS contredit sa prétention à une évaluation de qualité consensuelle au sein du Comité de sélection :

« Dans le courriel de Rémi Daigle, cité par les plaignants, on parle de sa vision de ce qui distinguait la candidature de David Simard de celle de Marie-Ève Quirion, hors cette vision avait déjà été discutée lors de cette journée et sur les points Implication militante et dans des groupes étudiants, l’aspect communication et le travail de terrain, accordé seulement à David Simard par Rémi Daigle, Julie Larivière avait fait clairement remarqué à Rémi qu’elle pouvait très bien voir ces même critères dans le curriculum vitae de Marie-Ève Quirion. »

Ce n’est certes pas en se fiant sur une l’opinion de Julie Larivière, que nous savons n’être pas une militante d’expérience, basé sur sa capacité à « très bien voir » les compétences militantes d’une candidature à partir d’un curriculum vitae, que la qualité d’une évaluation aussi importante peut être jugée. Nous observons d’ailleurs qu’il est typique de DCS de faire porter à d’autre la responsabilité de ses propres opinions.

La perspective de David Clos-Sasseville sur son rôle dans l’association

Le texte de David Clos-Sasseville tente de minimiser son influence au sein des diverses instances auxquelles il a participées. David présente toujours un facteur indépendant de sa propre volonté pour expliquer chacune de ses implications. Il veille à conserver cette image de gars neutre et sincère en toutes circonstances, un mec qui pourrait rivaliser en altruisme avec les plus grands saints de cette terre :

« Pendant mon premier mandat, la problématique des assurances est survenue, les autres membres de l’exécutif étant débordéEs, ils et elles ont décidéEs de me mettre sur le dossier. Grâce à une bonne coopération des déléguéEs de la Plénière Inter-Modulaire (PIM), nous avons pu rétablir la situation et éliminer les vices de procédures de la première AG dans la seconde. C’est aussi pour cette raison qu’en octobre 2006 j’ai été délégué par l’exécutif d’alors sur le comité des assurances. »

« C’est sous la suggestion de l’exécutif que je fus élu sur ce poste. Il est à mentionner que le coordonnateur de PIM n’a pas de vote, pas de siège, pas de droit de proposition, il s’agit donc strictement d’une aide sans pouvoir effectif. »

« Les anciens et anciennes exécutantEs de l’AECSH démissionnant à l’automne 2007, il fallait une relève et devant le peu de personnes à se présenter j’ai décidé de participer et ainsi d’aider à mettre en place les nouvelles dispositions de la charte que j’avais aidé à écrire. »

« Alexandre Leduc m’a demandé si je voulais en faire parti, ce que j’ai d’abord refusé. Par la suite Alexandre Leduc, devant le manque de volontaire, a tout de même proposé mon nom, ce que la PIM a accepté sous condition de mon élection à l’AECSH. Je n’avais donc pas prévu de me présenter sur ce comité. »

La responsabilité des mauvais choix d’une instance peut choir sur lui si nous prenons en considération les pouvoirs importants qui lui ont été conférés à maintes reprises et, conséquemment, l’expérience qu’il a acquise et dont il vante les mérites dans sa première lettre adressée au Comité de sélection. De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités. Malheureusement, David Clos-Sasseville refuse de prendre les blâmes parce qu’il nie constamment son influence partisane.

Notamment sur la question des délégué-e-s de la PIM des cycles supérieurs, il applique la même logique :

« Une personnes aux cycles supérieures passe donc beaucoup moins de temps à l’UQAM et a donc moins l’occasion d’y créer un réseau. »

Pourtant, la PIM est un milieu restreint qui permet aux étudiant-e-s des cycles supérieurs de continuer à garder contact avec leurs collègues. Tous les étudiant-e-s des cycles supérieurs le moindrement impliqués à l’université se connaissent et la PIM leur assure une présence politique notable et cela, grâce à leur représentation disproportionné dans cette structure décisionnelle. À notre avis, la longévité de l’implication au sein de l’association accroît les « occasions d’y créer un réseau. » Une bonne façon de pallier aux « problèmes de solitude » auxquels font face les étudiant-e-s des cycles supérieurs.

Un cas pour revenir sur l’expérience de DCS

Dans le dossier d’embauche de son ami webmestre pendant l’été 2006, David Clos-Sasseville nous dit s’être retiré au moment du vote en raison de ses liens d’amitié avec le candidat. Il nous assure que les autres membres du Comité ne connaissaient pas le candidat retenu, Nicola. Ainsi, il veut nous démontrer que son poids dans le comité a été négligeable malgré ses liens d’amitié avec le candidat.

Voulant rétablir la crédibilité des membres du comité de sélection 2006, Myriam Villeneuve, une des membres de ce comité, est venu nous voir pour exposer sa version des faits. Elle nous a certifié que l’influence de David Clos-Sasseville a été presque nulle dans cette affaire compte tenu qu’il n’a pas voté au final. David a simplement participé au processus en tant qu’évaluateur des candidatures.

Intrigué par ces nouvelles informations, nous lui avons demandé de nous parler de la performance de Jérôme Charaoui à l’entrevue et des raisons l’ayant exclu de la course. Jérôme était un autre candidat qui a postulé pour le poste de webmestre de l’AFESH. Il est reconnu pour son talent en la matière. Myriam nous a avoué avoir été absente lors de l’entrevue de Jérôme. Elle prétend tout de même que la prestation de Jérôme a été mauvaise. Nous lui avons ensuite demandé de qui elle tirait ce constat. Réponse : David Clos-Sasseville.

Nous pensons que le pouvoir d’une personne qui évalue les candidatures augmente lorsque certain-e-s membres manquent à l’appel. Puisque les membres du comité de sélection n’ont pas assuré un suivi constant pour chacune des candidatures, les notations de David Clos-Sasseville ont augmenté en importance. Ce phénomène démontre qu’il est possible d’influer sur le cours des choses sans avoir un droit de vote. DCS s’est retrouvé avec son amie Marianne DiCroce pour noter la performance de Jérôme.

Des rumeurs ont circulé afin de justifier le choix de webmestre. Une raison évoquée officieusement a été l’incapacité de rejoindre Jérôme facilement. Pourtant, nous savons que Jérôme a été disponible pendant tout le processus d’embauche. Nous savons aussi que Jérôme a été choqué lorsqu’il a appris l’existence de ce prétexte.

Quant à la question de la qualité variable entre le travail d’une personne uniquement webmestre et celui d’une équipe composée d’un webmestre et d’un graphiste, nous sommes d’avis que la description des tâches était la même et que, donc, le travail devait être de qualité dans les deux cas. Le montant forfaitaire de 3500$ pour cette tâche était excellent. L’AFESH pouvait s’attendre à l’élaboration d’un design graphique du même niveau que celui de cette année. Jérôme, à ce prix, n’aurait pas hésité à faire appel à un graphiste professionnel pour concevoir le volet graphique du site, moyennant la somme de 1000$. C’est dire que le site que Nicola a conçu ne vaut pas les 3500$, surtout en prenant en compte le fait qu’il a négligé l’écriture d’une procédure de mise en ligne user friendly, rendant ainsi l’emploi du site extrêmement difficile suite à son départ.

Rectifications à notre rapport d’enquête

Le texte de DCS intitulé « Une autre perspective sur l’embauche » a au moins quelques bons points qui nous forcent à revoir certains détails de notre rapport. Cependant, ces détails sont loin de permettre à DSC de conclure que les plaignants « s’appuient sur des informations qui, à mon sens, sont incomplètes, sorties de leurs contextes ou tout simplement fausses. ». Il s’agit de ces deux éléments :

  1. Marianne Di Croce n’était pas une amie de Marie-Ève Quirion, mais de DCS. Ce qu’il omet d’avouer.
  2. Qu’il est probable que le témoignage de la mémoire de Rémi Daigle n’était pas exacte, (notons qu’il manque des grilles d’évaluation dans le dossier…), que DSC n’a pas fait callé David Simard sur la compétence Entregent, amabilité et habileté en communication interpersonnelle en lui donnant la note de 2/5. Cependant, ce qu’il omet encore d’avouer est qu’il a généralement attribué de mauvaises notes à David Simard et a prétendu qu’il a réalisé une mauvaise entrevue, ce qui a permis de présenter Marie-Ève Quirion en PIM avec une meilleure note.

Ces deux éléments ne sont en sommes que des détails qui, même rectifiés, ne modifient en rien le fond de la preuve et n’affaiblissent pas non plus le rapport.

Confiance ou compétence

Nous comprenons mieux aujourd’hui pourquoi Marie-Ève Quirion a été choisie au lieu de David Simard. À défaut d’avoir autant de compétence que celui-ci, à part peut-être en recherche, elle a peut-être plus d’ami-e-s et surtout moins d’ennemi-e-s. C’est d’ailleurs notoire d’avoir plus d’ennemis lorsqu’on est un militant de terrain anarchiste qui passe sont temps à confronter avec virulence la réaction et à provoquer le débat, avec des éclats occasionnels. Dans ce cas, avoir plus d’ami-e-s n’est pas nécessairement une bonne chose, car cela démontre le peu d’action de résistance politique manifestée et une tendance à suivre le courant dominant.

Nous tenons cependant à nous excuser auprès de Marie-Ève Quirion pour l’effet qu’a pu produire nos écrits sur elle. Nous savons que la remise en question publique de ses compétences est désagréable, mais nous ne pouvions passer sous silence cette question fondamentale à notre démarche. C’est d’ailleurs pour cette même question que les embauches sont assorties d’une durée de probation, pour que l’on puisse juger si effectivement la candidate embauchée a les compétences. Une de ces compétences était d’ailleurs la capacité à travailler sous pression. Il est par conséquent comique qu’on nous accuse d’avoir exercé, par la publication de notre rapport et de nos plaintes, une pression psychologique sur la candidate. Nous avons, contrairement à ses ami-e-s, fait le travail d’évaluation nécessaire.

Notre expérience des conflits politiques internes nous rappelle que nous n’avons pas assisté à une si imposante campagne de salissage envers nous que lorsque nous combattions les péquistes au pouvoir au sein de l’AGEsshalcUQAM et les fédérations étudiantes. À bien y penser, même les plus vicieux comme Philippe Boucher, n’osaient pas inventer d’aussi grosses calomnies et s’adonner à de l’intimidation physique. On se contentait généralement de nous faire passer pour des grévistes ou des casseurs, ce a quoi nous pouvions répondre. C’est, nous croyons, depuis le fameux « Victorgate » de 2002, considéré à tort comme un backlash anti-féministe, que s’est cristallisé autour de nous une certaine méfiance, voir une haine acharnée. Il s’agissait encore une fois de tendance autoritaire qui se laissait aller à des campagnes de diffamation informelle sans jamais vouloir confronter publiquement leur point de vue, sauf lorsqu’il s’agit de pondre des textes flous structurés par une langue de bois chère à cette clique. C’est la même clique d’hypocrites qui aujourd’hui nous traîne dans la boue en faisant croire qu’il existe des preuves de notre infamie.

Les États et les organisations autoritaires exercent toujours la même logique implacable de la loyauté envers les chefs. C’est ainsi qu’on accède à des postes de pouvoir. Si les chef-fe-s ou le clan a confiance en vous, vous serez élu-e. Peu importe vos compétences. Cette logique aboutis à des régimes corrompus et incompétents.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

À tous les anarcho-gangsters, trop pleutres pour se défendre, nous vous rappelons que les militant-es n'ont pas la vérité infuse. Ils ne sont pas non plus supérieurs aux étudiant-es qui s'impliquent et sont plus modéré-es.

De plus en plus, toute cette "affaire" ressemble à ce qu'elle est réellement, un mauvais roman-savon sur le net permettant de constater les alignements personnels d'un milieu militant. Et le tout ne me semble pas à l'avantage de Dave Simard...

Anonyme a dit…

Je crois qu'au contraire existe sur ce site une réelle défense politique et publique, contrairement aux ragots et autres petits jeux de couloirs d'une certaine gauche mesquine, des amilitants, qui refuse constamment le débat.

Anonyme a dit…

Moi, je m'amuse beaucoup ici. Je comprends mieux les contradictions des groupes militants après la lecture de ce blogue. C'est une amie à moi qui va à l'UdM qui me l'a suggérer. Les gens de la FEUQ aiment diffuser cette information pour tourner au ridicule les associations étudiantes dites gogauches. Ils haïssent Dave tout en appuyant son argumentation. C'est drôle! Je dois dire que les textes sont bien écrits. On peut suivre toute l'histoire à distance. Comment faire pour mettre la main sur la version de l'autre gang?

Anonyme a dit…

L'autre gang ne tient pas à débattre comme à l'habitude, j'en ai bien l'impression. Quoi que je ne suis pas un partisan farouche de Dave, je trouve intéressant la capacité à débattre des fonctionnements politiques entre autres à travers ce blog. L'autre camp est davantage pacifiant en refusant le débat, en appelant au calme alors que rien ne casse psychologiquement des gens ici. Si c'était les gens seraient bien fragiles. La lutte doit nous fortifier. Le débat est une bonne expérience.

Anonyme a dit…

Sérieux Dave, je suis assez décu de tout ça. J,ai l'impression que tu en fait encore trop pour ce qui est vraiment.
Je vais me pointer à l'AG de l'AFESH, j'espère que t'as une bonne explication parce que j'ai l'impression que rien n'a changé depuis Maisonneuve.

Anonyme a dit…

http://spermafesh.blogspot.com/

Anonyme a dit…

Qu'est-ce qui n'a pas changé depuis Maisonneuve ?