lundi 3 décembre 2007

De la dictature du privétariat

Par Sacha Desautels et David Simard

La dynamique patriarcale d’occultation du privé

Depuis la sortie de notre rapport d’enquête, nous sommes confrontés à un phénomène que nous identifions à la dynamique patriarcale qui consiste à refuser d’aborder en public les conflits que l’on relègue au privé. La famille traditionnelle patriarcale, avant les avancées du mouvement féministe, s’est longtemps maintenue sous la protection de la vie privée pour perpétuer des rapports de domination. Aujourd’hui, on essaie encore de discréditer la dénonciation de rapports de domination interne à une organisation sous prétexte que ces rapports relève des affaires internes, donc d’un domaine privé.

Nous croyons que cette dynamique récurrente issue de la société patriarcale protège les intérêts des tendances idéologiques autoritaires qui font toujours passer les intérêts supérieurs d’un groupe en particulier avant la dénonciation d’injustice qu’une partie de ce groupe subie à l’interne. Ces tendances autoritaires préfèrent donc occulter la question de l’organisation du mouvement au profit d’intérêt stratégique. Historiquement, ces tendances ont délibérément relégué la lutte des femmes au second rang des priorités pour faire passer à l’avant plan les intérêts supérieurs du prolétariat.

Dès que nous avons annoncé notre intention de contester le processus d’embauche, nous avons fait face à une adversité malhonnête. Les opposant-e-s répondent de manière émotive à notre contestation. Publiquement, ces personnes nient leur participation au débat actuel et arguent ne par avoir lu le rapport. Pourtant, elles sympathisent - sans connaître les différents points de vue - avec Marie-Ève sous prétexte qu’elle a été victime d’ostracisme et d’intimidation psychologique. Les véritables raisons de leur hostilité envers David Simard restent dissimulées derrière leur fausse neutralité.

Une campagne de salissage est en cours depuis le début du processus d’embauche. Lorsque DCS affirme :

« À la toute fin des entrevues, j’ai effectivement soulevé des questions quant à l’embauche de David Simard. La manière dont elles sont décrites dans la plainte n’est pas tout à fait exacte. Toutefois, il s’agit d’interrogations soulevées seulement devant les membres du comité, qui n’ont pas de vote en PIM. Considérant qu’il s’agissait d’allégations, j’ai crû bon de ne pas mentionner le tout en PIM. Donc rien de tout cela n’a été formulé à l’instance qui devait prendre la décision. »

Il refuse de mettre en contexte ces « allégations » et « questions », qui apparaissent par hasard au moment de l’entrevue. Ce qui est vraiment « diabolique », c’est de sortir de son contexte la citation précédente et la faire suivre de celle-ci :

« Chacune de ces candidatures est bien connue d’au moins une partie de la population militante, suffit de se renseigner autour de soi. »

Nous laisserions aux lecteurs et lectrices, partie ou non de la population militante, la liberté de se faire une idée sur ce qui circule dans ce milieu. Mais si vous voulez notre idée, la voilà.

La culture du secret continue

L’autre point de vue de David Clos Sasseville nous démontre bien que les éléments de preuve, qui sont caché par la culture du secret instauré par un huis clos pourtant censé être levé, continue d’être occulté. Selon lui :

« Les plaignants utilisent d’ailleurs des courriels privés, envoyés à Rémi Daigle et Julie Larivière, comme s’il s’agissait de textes à caractère public, ce qui est faux, surtout sans préciser le contexte d’écriture. De plus, sans le mentionner, les plaignants laissent sous-entendre que ces conflits auraient été ramenés à la PIM, ce qui est également faux. »

Or, le caractère public d’un texte est déterminé par son contenu et le contexte dans lequel il est transmit, non par l’intention de l’auteur qui voudrait le cacher. De plus, bien que l’auteur prétende que nous ne mentionnons pas le contexte d’écriture, ce qui est faux, car tout notre rapport en fait mentions sauf en ce qui concerne l’irritation de DCS envers le pouvoir de l’exécutif et la remise en question de ses intérêts - ce qui est tout à fait impertinent - il n’ose pas mentionner lui-même que les délibérations du Comité de sélection ont été soumis au huis clos jusqu’à la PIM qui a procédé à l’embauche. Par conséquent, vouloir continuer encore aujourd’hui à reléguer au secret les communications, non pas personnelles, car elles s’adressaient à tous les membres du Comité de sélection et avaient un contenu directement lié à l’embauche, c’est vouloir maintenir la culture du secret dans une tentative désespérée de camoufler ses intérêts partisans.

Et que dire de cette citation de DCS où il admet que certains éléments très importants, tel que la grille d’évaluation, ont été disponibles sur les ordinateurs de l’AFESH :

« Une fois terminée la grille fut laissé dans un dossier de l’ordinateur de l’AFESH pendant toute la fin de semaine, accessible seulement aux membres de l’exécutif et à la permanence, il n’y pas eu de huis clos à ce moment du processus contrairement à ce qui est affirmé. Laisser sous-entendre, sans preuves, que la grille à été remise à certaines candidatures relève de l’artifice rhétorique visant à discréditer le processus et les membres du comité. »

Notre questionnement quant à la possibilité que la grille puisse avoir été obtenu par des candidats est justifié, compte tenu la facilité avec laquelle des personnes auraient pu avoir accès aux informations pendant la fin de semaine. Rémi affirme que les membres du comité s’entendaient explicitement pour ne pas partager les informations dès le début, c’est-à-dire dès vendredi. Ce passage, contradictoire d’une phrase à l’autre, démontre que DCS a de la difficulté à juger de ce qui devrait être public ou non dans le cadre d’un processus d’embauche.

Finalement, DCS devrait relire notre rapport avec un peu plus d’honnêteté, car nous n’avons pas sous-entendu que ces discussions secrètes ont été amenées en PIM. Nous prétendons que les PIM a été manipulé justement parce qu’on ne lui a pas tout dit. Notre travail d’enquête sert justement à rendre public les intérêts cachés de protagonistes de cette affaire et les preuves qui s’y rattache. Cependant, certains éléments des délibérations du Comité de sélection que l’on retrouve dans ces communications « secrètes » ont été amenés en PIM, comme par exemple l’approche militante ou la question des compétences. Ce qui nous reste à déterminer est la place qu’on pris ces éléments dans la décision des délégué-e-s de la PIM, si ceux-ci et celles-ci n’avaient pas a priori une idée toute faite avant la PIM.

Nous avons prouvé que David Clos-Sasseville n’a pas tout dit à la PIM. Une lacune de notre enquête est certainement notre manque d’informations en ce qui concerne le déroulement de la PIM d’embauche. Les témoignages se font rares et nous n’avons pas le mandat d’enquêter. Nous savons tout de même qu’il est complètement malhonnête d’affirmer que DCS a été « positif » dans ses commentaires à l’égard de David Simard lors de la PIM d’embauche tel qu’il le prétend dans sa réponse.

Au sein du comité de sélection, DCS avait jugé que la diffamation envers David Simard dans une frange du milieu militant (dont il s’est fait la courroie de transmission au sein du Comité de sélection de l’AFESH) constituait un prétexte suffisant pour exclure David Simard de la présélection et cela, malgré qu’il a lui-même affirmé que le poste avait été écrit « sur mesure » pour lui.

Si tout n’a pas été dit en PIM, nous savons par contre que des informations véhiculées par DCS ont circulé entre certain-e-s délégué-e-s de module avant la tenue de la PIM d’embauche. Par exemple, des rumeurs circulaient selon lesquelles le Comité exécutif de l’AFESH voulait instrumentaliser la PIM. Cette machination prétendue devait mener à l’obtention d’un droit de vote pour le Comité exécutif au sein de la PIM. Les rumeurs ont eu un impact négatif sur l’ambiance de la PIM en polarisant les délégué-e-s selon leur niveau de confiance envers le Comité exécutif. Celui-ci était alors représenté par Rémi qui supportait ouvertement la candidature de David Simard par opposition à DCS, qui préconisait Marie-Ève Quirion. Par association, les délégué-e-s ont pu lier l’embauche possible de David Simard avec les rumeurs comme quoi le Comité exécutif voulait menotter la PIM, de même qu’associer Marie-Ève Quirion à la sauvegarde de leur pouvoir.

Pour en finir avec la neutralité de David Clos-Sasseville

D’un point de vue général, la réponse de David Clos-Sasseville à notre rapport est faible et partielle. Elle n’aborde pas le fond de la preuve et s’en prend à des détails. Elle vise essentiellement à sauvegarder sa réputation plutôt qu’à répondre honnêtement au rapport.

DCS décrit d’abord notre rapport comme une plainte, ce qui n’est pas faux, car l’objectif de notre rapport est d’appuyer notre plainte. Cependant, il s’agit d’un rapport issu d’une enquête que nous avons faîte. Nous n’avions pas non plus la prétention d’être neutre, mais plutôt de nous attaquer à l’apparence de neutralité d’un processus partisan. Nous souhaitons qu’une enquête indépendante soit faite, mais il semble que nous sommes les seuls à revendiquer une telle chose. Est-ce un mal subjectif que de demander une telle chose? Devant l’absence d’une telle mesure, que pouvons nous faire à part rendre public ce que nous savons en espérant déclencher un processus plus impartial.

DCS s’étend ensuite sur le contexte de ses nombreuses implications en cherchant à faire croire que l’explication du contexte dissipe l’impression qu’il cache des « fins diaboliques » : une expression de son cru. Or, la description des contextes n’infirme en rien l’existence d’intérêts de sa part, ni ne dément sa capacité d’influence. Il ne s’agit que d’un artifice rhétorique.

C’est encore une fois un secret de polichinelle de dire que sa présence sur le comité de sélection était motivé par un objectif bien précis : contrer l’embauche de David Simard. Alors que l’exécutif de l’AFESH avait nommé son représentant pour le Comité de sélection en la personne de Rémi Daigle, c’est Alexandre Leduc, membre de l’exécutif non solidaire des décisions de l’exécutif et hostile à la candidature de David Simard, qui poussa DCS à se présenter. Le contexte de son implication n’était absolument pas neutre et altruiste.

La psychologie politique de David Clos Sasseville

Sa tendance à voir des sous-entendus à plusieurs endroits dans notre texte, tel que :

« Je n’ai donc pas, comme le sous-entendent les plaignants, accumulé sciemment les postes de pouvoirs pour des fins diaboliques. »

« Laisser sous-entendre, sans preuves, que la grille à été remise à certaines candidatures relève de l’artifice rhétorique visant à discréditer le processus et les membres du comité. »

« De plus, sans le mentionner, les plaignants laissent sous-entendre que ces conflits auraient été ramenés à la PIM, ce qui est également faux. »

« Enfin, les plaignants laissent sous-entendre l’existence d’un « réseau » des cycles supérieurs. »

« De plus, ils utilisent des courriels personnels envoyés à deux personnes seulement, et sous-entendent une large diffusion de ceux-ci pour appuyer leur plainte. »

En nous faisant dire des choses que nous n’avons pas dit ou en faisant passer des choses que nous exprimons clairement pour des sous-entendus, il s’agit encore une fois d’une manœuvre rhétorique pour faire croire que nos preuves sont mal assises. Mais surtout, nous accuser de procéder avec des sous-entendus révèle une dimension essentielle de la psychologie de DCS.

Son utilisation à outrance de la dénotation de sous-entendu est typique d’une psychologie adepte de théorie du complot. En lisant son texte, on a l’impression qu’il a eu une révélation : nous sommes subjectifs et menteurs. C’est à partir d’elle qu’il analyse et non à partir de la réalité. Il applique le même biais idéologique sur sa propre personne : il est neutre et vrai.

Adepte de la théorie du complot subjectif et de la neutralité, DCS critique celles et ceux qui se servent de leur pouvoir symbolique pour influencer les autres. Nous sous-entendons publiquement qu’il prétend ne pas faire partie de ces conspirat-rice-eurs subjecti-ve-fs. Lui est un neutre qui voit dans l’influence des autres (certain-e-s ont tendance à chercher plus d’influence que d’autres = gens mauvais) un complot pour le pouvoir. Par exemple, DSC prône l’absence d’influence de l’exécutif au sein de la PIM ou de l’AG.

David Clos-Sasseville a une vision tronquée de la démocratie parce que simplement mécanique. Autrement dit, nous sous-entendons publiquement qu’il écarte la subjectivité individuelle des jeux de pouvoir pour camoufler sa propre influence, son propre pouvoir symbolique. Par exemple, le pouvoir symbolique de l’exécutif serait énorme en PIM, mais, quand il s’agit de sa personne ou de la PIM, leur propre pouvoir symbolique serait nul, car ils ne sont considérés que comme des mécanismes froidement objectifs.

DCS masque toujours ses préférences. Il a toujours refusé d’admettre son parti pris. Il aime mieux se référer à l’évaluation du Comité de sélection, qu’il juge lui-même insuffisante par ailleurs. La contradiction étant énorme, il amoindrit les conséquences de la pauvreté de l’évaluation du Comité de sélection sur son jugement en analysant les curriculums vitae où, étrangement, il ne voit aucune différence majeur entre les candidat-e-s.

Pour sa part, Rémi a clairement fait connaître son opinion au Comité de sélection quant à savoir quel était le meilleur candidat dans la course. Dans un courriel adressé au Comité de sélection, il a exposé que David Simard répondait mieux aux exigences soumises par l’AFESH, notamment en ce qui concerne l’expérience militante en milieu étudiant et les tâches informatiques. C’est alors que DCS a rétorqué que « Cette présentation faite par Rémi est un plaidoyer contre l’existence de l’objectivité. » DCS se voit comme un rempart à la subjectivité, une sorte de magicien du vrai. Nous pensons qu’il est plus honnête et sage de présenter ses préférences et de confronter ensuite les analyses en présence. Est-ce neutre, nous posons la question ici, que de prétendre que les expériences de Marie-Ève Quirion dans le mouvement étudiant puisse équivaloir celles de David Simard? Est-ce ridicule de remettre en question les compétences informatiques de Marie-Ève Quirion et plus spécifiquement ses aptitudes Photoshop?

Pour étayer notre thèse selon laquelle DCS souffre de paranoïa aigue, cet extrait est utile :

« Il y a effectivement eu conflit entre moi et Rémi Daigle au sein du comité, ce conflit était surtout basé sur le fait que Rémi Daigle revendiquait un droit de vote de l’exécutif, tout au long des conversation le jour des entrevues mais aussi dans ses courriels. Hors, l’exécutif n’a aucun droit de vote en PIM, surtout si le mandat est remis par l’Assemblée Générale à la PIM. »

En fait, Rémi n’a jamais revendiqué un droit de vote de l’exécutif à la PIM. Ce qu’il a exprimé oralement comme par écrit à maintes reprises lors du processus, c’est sa volonté d’aborder la question avec le Comité exécutif pour ensuite suivre ses recommandations en tant que délégué sur le Comité de sélection. Le droit de vote de l’exécutif dont parle Rémi, c’est son droit de vote au sein du Comité de sélection, point final. La friction entre DCS et Rémi est le résultat de l’impossibilité pour Rémi de consulter l’exécutif en raison du huis clos auquel tenait mordicus DCS. La compréhension erronée des interventions de Rémi de la part de DCS est une conséquence du fait que Rémi a émis clairement ses préférences lors du processus de sélection, ce qui a altéré sérieusement la capacité d’écoute et de jugement de DCS à son égard, car il voyait en lui un comploteur.

Les « ragots de village » sur les compétences militantes

Un élément réellement cocasse de la contre-argumentation de David Huis Clos Sasseville, est le passage suivant :

« D’ailleurs, en ce qui concerne la position politique des déléguées, il ne s’agit pas d’un argument ou d’une preuve que d’affirmer que « la PIM est connue pour être plus modéré ». Cela ressemble plus à un ragot de village « tous le monde sait que… » sans valeur rationnelle. Où sont donc les preuves et les arguments? »

Comme nous l’avons cité lui-même dans le rapport d’enquête sur ce qu’il pense de la PIM, on se demande comment se fait-il qu’il nie à ce point son propre point de vue, car il décrit :

« Les membres de la PIM sont loin de tous venir du milieu militant […] L’autre dimension du problème, tous les candidat-e-s proviennent d’un milieu petit et restreint, le monde militant, l’exécutif aussi et ce dans sa totalité. »

DCS aurait intérêt à se relire. Il prendrait conscience que les « ragots de village » sont colportés par des individus comme lui. S’il était un peu plus honnête, il prendrait aussi conscience que ce ne sont pas que des ragots, mais un secret de polichinelle que de dire que la PIM est connue pour être plus modérée.

Ce qui discrédite encore davantage la PIM dans cette affaire est de se poser la question de sa compétence militante. Comment un groupe plus ou moins militant a-t-il les compétences pour juger de la compétence militante de la permanence politique? Le Comité de sélection n’ayant fait qu’une évaluation superficielle des compétences militantes des candidatures, comment la PIM aurait-elle pu prendre une décision compétente par une simple lecture superficielle des curriculums vitea? Une évaluation compétente aurait nécessité un questionnaire plus approfondi de cette exigence.

Vous comprendrez par là que nous ne reconnaissons pas valables les arguments, contradictoire comme vous le constaterez, de DCS sur le sujet de l’évaluation de ces exigences. D’abord, il prétend que les membres du comité étaient d’accord sur la qualité de l’évaluation de ces exigences :

« Toutefois, le comité (composé de moi-même, Julie Larivière et Rémi Daigle) considérait que ces questions trouvaient leurs réponses en bonne partie grâce aux curriculum vitae. Soyons clairs, toutes les candidatures retenues en entrevue avaient bien conscience de la teneur du poste et ont énuméré leurs implications militantes. Les trois candidatures retenues avaient toutes une longue liste d’implications dont une bonne partie à l’ASSÉ. »

Ce qui est d’abord bizarre dans le point de vue illustré dans cette citation de David Clos-Sasseville, c’est qu’il semblerait qu’on ait demandé seulement aux candidatures retenues, avant même de savoir si elles seraient retenues, d’énuméré leur implications militantes. Dans le cas des deux auteurs de ce présent texte, et ceci serait une preuve de discrimination puisque ces questions ne faisaient pas partie de la grille d’évaluation, on ne leur a pas demandé d’élaborer ou d’énumérer sur leurs implications militantes.

De plus, ces entrevues à deux vitesses, si elles se sont passées ainsi, ce qui est faux, ne permettent pas de déterminer quelle était la teneur des implications des candidatures. C’est-à-dire de chercher à savoir ce que la candidature avait exactement fait lorsqu’elle prétend s’être impliquée dans tel ou tel groupe. Un-e militant-e d’expérience ne peut simplement se fier à ce qui est écrit dans un curriculum vitae pour juger de l’expérience militante d’une candidature. En effet, siéger sur tel ou tel groupe, comité ou exécutif est une forme différente d’implication que d’avoir participer activement à des campagnes politiques et d’en avoir acquis de l’expérience.

Le curriculum de David Simard n’a pas été remis intégralement à la PIM. Nous savons qu’il manquait une page de son curriculum vitea pendant un bon moment lors des délibérations, cette page qui explicitait dans le détail ses implications militantes. L’analyse des antécédents politiques des candidatures par la PIM a été ainsi escamotée.

De toute façon, est-ce vrai qu’on a jugé simplement sur l’aspect et le contenu écrit des curriculums vitae? Le milieu « autour de soi » n’aurait pas aussi une influence? Nous laissons aux lecteurs et lectrices…

Rappelons simplement que le contexte de l’embauche d’une permanence politique devait précéder le déclenchement d’une grève dans le but d’aider l’exécutif dans l’organisation de celle-ci. Cet objectif semble avoir été perdu, entre autre, dans le cas d’Alexandre Leduc qui a cru bon vouloir donner à l’exigence d’habileté en recherche une priorité lors de la réunion de l’exécutif précédent la PIM d’embauche. Nommé supérieur immédiat de Marie-Ève Quirion après son embauche, il l’envoya faire une recherche sur le futur recteur à la bibliothèque, alors que les tâches de production de matériels politiques – pourtant essentielle - furent pris en charge par l’exécutif et par le candidat défait, David Simard, sous forme de contrats précaires. La preuve est, ici, flagrante. Alexandre Leduc avouera d’ailleurs, aux membres de l’exécutif via courriels, que Marie-Ève Quirion aurait eu besoin d’un peu de coaching avant d’entreprendre sa tâche de travail de terrain. Ce qui est le monde à l’envers, car la description des tâches de la permanence politique implique que c’est plutôt à elle d’aider l’exécutif. Il est apparu alors de façon flagrante pour une bonne partie de l’exécutif ayant quelque souci d’honnêteté, que Marie-Ève Quirion n’avait pas les compétences nécessaires. Elle manifestait des lacunes au niveau de son expérience, de son contenu et de ses compétences en infographie et en informatique.

Enfin, DCS contredit sa prétention à une évaluation de qualité consensuelle au sein du Comité de sélection :

« Dans le courriel de Rémi Daigle, cité par les plaignants, on parle de sa vision de ce qui distinguait la candidature de David Simard de celle de Marie-Ève Quirion, hors cette vision avait déjà été discutée lors de cette journée et sur les points Implication militante et dans des groupes étudiants, l’aspect communication et le travail de terrain, accordé seulement à David Simard par Rémi Daigle, Julie Larivière avait fait clairement remarqué à Rémi qu’elle pouvait très bien voir ces même critères dans le curriculum vitae de Marie-Ève Quirion. »

Ce n’est certes pas en se fiant sur une l’opinion de Julie Larivière, que nous savons n’être pas une militante d’expérience, basé sur sa capacité à « très bien voir » les compétences militantes d’une candidature à partir d’un curriculum vitae, que la qualité d’une évaluation aussi importante peut être jugée. Nous observons d’ailleurs qu’il est typique de DCS de faire porter à d’autre la responsabilité de ses propres opinions.

La perspective de David Clos-Sasseville sur son rôle dans l’association

Le texte de David Clos-Sasseville tente de minimiser son influence au sein des diverses instances auxquelles il a participées. David présente toujours un facteur indépendant de sa propre volonté pour expliquer chacune de ses implications. Il veille à conserver cette image de gars neutre et sincère en toutes circonstances, un mec qui pourrait rivaliser en altruisme avec les plus grands saints de cette terre :

« Pendant mon premier mandat, la problématique des assurances est survenue, les autres membres de l’exécutif étant débordéEs, ils et elles ont décidéEs de me mettre sur le dossier. Grâce à une bonne coopération des déléguéEs de la Plénière Inter-Modulaire (PIM), nous avons pu rétablir la situation et éliminer les vices de procédures de la première AG dans la seconde. C’est aussi pour cette raison qu’en octobre 2006 j’ai été délégué par l’exécutif d’alors sur le comité des assurances. »

« C’est sous la suggestion de l’exécutif que je fus élu sur ce poste. Il est à mentionner que le coordonnateur de PIM n’a pas de vote, pas de siège, pas de droit de proposition, il s’agit donc strictement d’une aide sans pouvoir effectif. »

« Les anciens et anciennes exécutantEs de l’AECSH démissionnant à l’automne 2007, il fallait une relève et devant le peu de personnes à se présenter j’ai décidé de participer et ainsi d’aider à mettre en place les nouvelles dispositions de la charte que j’avais aidé à écrire. »

« Alexandre Leduc m’a demandé si je voulais en faire parti, ce que j’ai d’abord refusé. Par la suite Alexandre Leduc, devant le manque de volontaire, a tout de même proposé mon nom, ce que la PIM a accepté sous condition de mon élection à l’AECSH. Je n’avais donc pas prévu de me présenter sur ce comité. »

La responsabilité des mauvais choix d’une instance peut choir sur lui si nous prenons en considération les pouvoirs importants qui lui ont été conférés à maintes reprises et, conséquemment, l’expérience qu’il a acquise et dont il vante les mérites dans sa première lettre adressée au Comité de sélection. De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités. Malheureusement, David Clos-Sasseville refuse de prendre les blâmes parce qu’il nie constamment son influence partisane.

Notamment sur la question des délégué-e-s de la PIM des cycles supérieurs, il applique la même logique :

« Une personnes aux cycles supérieures passe donc beaucoup moins de temps à l’UQAM et a donc moins l’occasion d’y créer un réseau. »

Pourtant, la PIM est un milieu restreint qui permet aux étudiant-e-s des cycles supérieurs de continuer à garder contact avec leurs collègues. Tous les étudiant-e-s des cycles supérieurs le moindrement impliqués à l’université se connaissent et la PIM leur assure une présence politique notable et cela, grâce à leur représentation disproportionné dans cette structure décisionnelle. À notre avis, la longévité de l’implication au sein de l’association accroît les « occasions d’y créer un réseau. » Une bonne façon de pallier aux « problèmes de solitude » auxquels font face les étudiant-e-s des cycles supérieurs.

Un cas pour revenir sur l’expérience de DCS

Dans le dossier d’embauche de son ami webmestre pendant l’été 2006, David Clos-Sasseville nous dit s’être retiré au moment du vote en raison de ses liens d’amitié avec le candidat. Il nous assure que les autres membres du Comité ne connaissaient pas le candidat retenu, Nicola. Ainsi, il veut nous démontrer que son poids dans le comité a été négligeable malgré ses liens d’amitié avec le candidat.

Voulant rétablir la crédibilité des membres du comité de sélection 2006, Myriam Villeneuve, une des membres de ce comité, est venu nous voir pour exposer sa version des faits. Elle nous a certifié que l’influence de David Clos-Sasseville a été presque nulle dans cette affaire compte tenu qu’il n’a pas voté au final. David a simplement participé au processus en tant qu’évaluateur des candidatures.

Intrigué par ces nouvelles informations, nous lui avons demandé de nous parler de la performance de Jérôme Charaoui à l’entrevue et des raisons l’ayant exclu de la course. Jérôme était un autre candidat qui a postulé pour le poste de webmestre de l’AFESH. Il est reconnu pour son talent en la matière. Myriam nous a avoué avoir été absente lors de l’entrevue de Jérôme. Elle prétend tout de même que la prestation de Jérôme a été mauvaise. Nous lui avons ensuite demandé de qui elle tirait ce constat. Réponse : David Clos-Sasseville.

Nous pensons que le pouvoir d’une personne qui évalue les candidatures augmente lorsque certain-e-s membres manquent à l’appel. Puisque les membres du comité de sélection n’ont pas assuré un suivi constant pour chacune des candidatures, les notations de David Clos-Sasseville ont augmenté en importance. Ce phénomène démontre qu’il est possible d’influer sur le cours des choses sans avoir un droit de vote. DCS s’est retrouvé avec son amie Marianne DiCroce pour noter la performance de Jérôme.

Des rumeurs ont circulé afin de justifier le choix de webmestre. Une raison évoquée officieusement a été l’incapacité de rejoindre Jérôme facilement. Pourtant, nous savons que Jérôme a été disponible pendant tout le processus d’embauche. Nous savons aussi que Jérôme a été choqué lorsqu’il a appris l’existence de ce prétexte.

Quant à la question de la qualité variable entre le travail d’une personne uniquement webmestre et celui d’une équipe composée d’un webmestre et d’un graphiste, nous sommes d’avis que la description des tâches était la même et que, donc, le travail devait être de qualité dans les deux cas. Le montant forfaitaire de 3500$ pour cette tâche était excellent. L’AFESH pouvait s’attendre à l’élaboration d’un design graphique du même niveau que celui de cette année. Jérôme, à ce prix, n’aurait pas hésité à faire appel à un graphiste professionnel pour concevoir le volet graphique du site, moyennant la somme de 1000$. C’est dire que le site que Nicola a conçu ne vaut pas les 3500$, surtout en prenant en compte le fait qu’il a négligé l’écriture d’une procédure de mise en ligne user friendly, rendant ainsi l’emploi du site extrêmement difficile suite à son départ.

Rectifications à notre rapport d’enquête

Le texte de DCS intitulé « Une autre perspective sur l’embauche » a au moins quelques bons points qui nous forcent à revoir certains détails de notre rapport. Cependant, ces détails sont loin de permettre à DSC de conclure que les plaignants « s’appuient sur des informations qui, à mon sens, sont incomplètes, sorties de leurs contextes ou tout simplement fausses. ». Il s’agit de ces deux éléments :

  1. Marianne Di Croce n’était pas une amie de Marie-Ève Quirion, mais de DCS. Ce qu’il omet d’avouer.
  2. Qu’il est probable que le témoignage de la mémoire de Rémi Daigle n’était pas exacte, (notons qu’il manque des grilles d’évaluation dans le dossier…), que DSC n’a pas fait callé David Simard sur la compétence Entregent, amabilité et habileté en communication interpersonnelle en lui donnant la note de 2/5. Cependant, ce qu’il omet encore d’avouer est qu’il a généralement attribué de mauvaises notes à David Simard et a prétendu qu’il a réalisé une mauvaise entrevue, ce qui a permis de présenter Marie-Ève Quirion en PIM avec une meilleure note.

Ces deux éléments ne sont en sommes que des détails qui, même rectifiés, ne modifient en rien le fond de la preuve et n’affaiblissent pas non plus le rapport.

Confiance ou compétence

Nous comprenons mieux aujourd’hui pourquoi Marie-Ève Quirion a été choisie au lieu de David Simard. À défaut d’avoir autant de compétence que celui-ci, à part peut-être en recherche, elle a peut-être plus d’ami-e-s et surtout moins d’ennemi-e-s. C’est d’ailleurs notoire d’avoir plus d’ennemis lorsqu’on est un militant de terrain anarchiste qui passe sont temps à confronter avec virulence la réaction et à provoquer le débat, avec des éclats occasionnels. Dans ce cas, avoir plus d’ami-e-s n’est pas nécessairement une bonne chose, car cela démontre le peu d’action de résistance politique manifestée et une tendance à suivre le courant dominant.

Nous tenons cependant à nous excuser auprès de Marie-Ève Quirion pour l’effet qu’a pu produire nos écrits sur elle. Nous savons que la remise en question publique de ses compétences est désagréable, mais nous ne pouvions passer sous silence cette question fondamentale à notre démarche. C’est d’ailleurs pour cette même question que les embauches sont assorties d’une durée de probation, pour que l’on puisse juger si effectivement la candidate embauchée a les compétences. Une de ces compétences était d’ailleurs la capacité à travailler sous pression. Il est par conséquent comique qu’on nous accuse d’avoir exercé, par la publication de notre rapport et de nos plaintes, une pression psychologique sur la candidate. Nous avons, contrairement à ses ami-e-s, fait le travail d’évaluation nécessaire.

Notre expérience des conflits politiques internes nous rappelle que nous n’avons pas assisté à une si imposante campagne de salissage envers nous que lorsque nous combattions les péquistes au pouvoir au sein de l’AGEsshalcUQAM et les fédérations étudiantes. À bien y penser, même les plus vicieux comme Philippe Boucher, n’osaient pas inventer d’aussi grosses calomnies et s’adonner à de l’intimidation physique. On se contentait généralement de nous faire passer pour des grévistes ou des casseurs, ce a quoi nous pouvions répondre. C’est, nous croyons, depuis le fameux « Victorgate » de 2002, considéré à tort comme un backlash anti-féministe, que s’est cristallisé autour de nous une certaine méfiance, voir une haine acharnée. Il s’agissait encore une fois de tendance autoritaire qui se laissait aller à des campagnes de diffamation informelle sans jamais vouloir confronter publiquement leur point de vue, sauf lorsqu’il s’agit de pondre des textes flous structurés par une langue de bois chère à cette clique. C’est la même clique d’hypocrites qui aujourd’hui nous traîne dans la boue en faisant croire qu’il existe des preuves de notre infamie.

Les États et les organisations autoritaires exercent toujours la même logique implacable de la loyauté envers les chefs. C’est ainsi qu’on accède à des postes de pouvoir. Si les chef-fe-s ou le clan a confiance en vous, vous serez élu-e. Peu importe vos compétences. Cette logique aboutis à des régimes corrompus et incompétents.

Étienne Poitras, l’avocat-boxeur

Par Dave Simard

Vendredi le 16 novembre 2007 à 1h15 du matin, j’ai été intimidé physiquement par Étienne Poitras, mon ancien avocat. Il était entouré de quatre de ses amis, Alexandre Marion, Marjolaine Despars, Claude-Catherine Lemoine (je ne suis pas sûr que ce soit elle) et une autre femme, une anglophone dont je ne connais pas le nom. Pour ma part, j’étais en compagnie d’Andréann Cossette-Viau.

En sortant de la voiture, j’aperçois à quelques mètres de nous sur la rue Lafontaine la gang à Étienne marchant tranquille vers l’est. Dès qu’il m’aperçoit, Étienne s’énerve. Il proteste contre le fait que j’ai publié un message sur Internet où j’explique ma profonde déception à son égard[1]. Il dit que ces choses là se règlent face à face, en privé. Je lui demande de résoudre nos chicanes une autre journée. Je suis épuisé. Il insiste. J’expose mon désaccord brièvement.

Étienne prétend avoir agi pour mon bénéfice en se désengageant. Il soutient que mon message Internet sous-entend que son acte est une preuve d’un prétendu complot contre moi. Il a mal compris mon message. Je lui demande de le relire.

Étienne fait du gangsta shit. Il affirme à répétition qu’il a le goût de me cogner. Il se pavane devant moi à quelques pouces de mon visage. Ses amis, qui sont tous issus du milieu militant (étudiant, communautaire ou féministe), restent de marbre devant le comportement agressif d’Étienne Poitras. Il et elles appuient informellement leur ami qui m’intimide.

La pression monte d’un cran lorsqu’Étienne m’insulte ainsi : « Tu sais Dave, moi, je ne suis pas un cégépien. Tu ne peux pas m’impressionner. » Il argue que s’il était saoul, il me frapperait sur le champ sans hésitation. Je constate qu’il est saoul, un peu. Je crains le pire, mais je garde mon sang froid. Je n’élève pas le ton malgré l’envie qui monte.

Alexandre Marion s’interpose parce qu’Étienne devient de plus en plus sauvage. Mon ancien avocat répète continuellement qu’il a le désir de me foutre une raclée. Il me dit que si on se battait, je serais battu. Je lui confirme la chose gentiment, en rajoutant de manière candide qu’un acte pareil ferait en sorte que je gagnerais après. Je ne précise pas la nature de la victoire. Il n’est pas content; il crie, il chiale et il fait des rondes inquiétantes en face de moi.

Étienne réitère son intention de me frapper. Alex le maîtrise. Je ne sais plus quoi faire. Je dis à Étienne que s’il ose m’attaquer physiquement, je le poursuivrai en justice. Alexandre me répond que ça serait cheap. Il sort Philippe Boucher des boules à mites pour illustrer son propos.

Voyant que la discussion est impossible avec Étienne et que ses amis s’énervent eux aussi de plus en plus, j’aborde Marjolaine. Je lui demande pourquoi tout ce cirque? Elle répond que j’ai envoyé chier une de ses meilleures amies, à savoir Marie-Ève Quirion. Je lui rétorque que c’est un mensonge éhonté. Je la traite abondamment de menteuse. La tension monte encore d’un cran.

Alex réussit à calmer le jeu. Il veut que nous nous séparions. Nous nous exécutons. Des insultes inaudibles fusent de leur gang pendant un moment. Alors que nous sommes à 50 mètres de distance, je crie « menteuse » à Marjolaine. Et c’est là qu’Étienne gueule « moi, au moins, je ne vends pas de l’Ecstasy à des filles de 16 ans pour coucher avec! »

Deuxième round

L’alcool a finit par être éliminé par son foie. Étienne a repris contact par téléphone avec moi deux jours plus tard. Il s’est excusé. Je lui ai dit que j’accepte ses excuses, mise à part au sujet de son dernier commentaire où il fait de moi un violeur de femmes. Je lui ai exigé de connaître la source de ses allégations. Son refus entraînera des mesures punitives. Si vous lisez ce texte, c’est qu’il a refusé de me transmettre cette information. En fait, il n’a pas jugé bon de me rappeler à ce sujet. Étienne Poitras devra tôt ou tard s’expliquer publiquement pour cette infamie.

Commentaires

Étienne aurait aimé me faire poigner les nerfs suffisamment pour que je perde le contrôle et amorce les hostilités. Il ne connaît rien de moi. Je ne frappe jamais personne. Je ne suis pas un bagarreur. Peut-être suis-je un guerrier des lettres, un peu violent en cette matière, voire pire, un petit dialecticien anarchiste dont la critique agace? Ah! Misère!

Mes adversaires politiques essayent de me faire passer pour un violent, un menteur, un profiteur, un voleur, un autoritaire, un flic et, désormais, un violeur. Ils veulent régler les comptes en privé au coin d’une ruelle. Ma contre-attaque publique les choque parce que directe et honnête. Sincèrement, je suis épuisé, tanné d’essuyer les attaques mesquines du milieu militant. On a trop souvent occulté mes qualités, protégeant du coup les intérêts des ami-e-s du régime. Je réclame justice.



[1] Voir le texte Mon avocat me lâche! disponible sur ce blogue.

samedi 1 décembre 2007

Vers quel type de permanence?

Par Philippe Gauvin

Texte autopromotionnel distribué lors de l'assemblée générale de l'AFESH du 6 décembre 2007.

Les débats survenus depuis la PIM d’embauche m’incitent à vous communiquer ma vision du poste de permanence et pourquoi je serais en mesure d’agir en ce sens. Bien entendu, la permanence politique devra agir en conséquence des mandats qu’elle recevra. Néanmoins, ce poste sera teinté de la vision qu’en a la personne retenue. D'ailleurs, ce poste est en quelque sorte un fourre-tout où l'on retrouve des éléments de permanence politique, certes, mais aussi de recherchiste et de graphiste. Il faudra donc choisir quelle orientation donner à ce poste, quelle vision en ont les membres de l'association. Voici celle que je vous propose.

D’entrée de jeu, abordons la notion d’équipe de travail. En ce qui concerne la permanence politique de l’AFESH, l'équipe est d’abord l’exécutif, la permanence et les personnes qui militent activement. Toutefois, l’équipe de travail apparaît plus vaste encore, s’étendant rapidement à l’ensemble des membres et des associations modulaires de l’AFESH. Puis, comme l’AFESH n’est pas refermée sur elle-même, on peut considérer les autres associations facultaires de l’UQAM, particulièrement celles qui formaient l’AGESHALLC, mais aussi celles qui sont membres de l’ASSÉ et son bureau central de même que les associations alliées et l'ensemble des gens qui s'y impliquent activement. Percevoir l’équipe de travail de cette façon, en donnant évidemment la priorité absolue à l’AFESH, permet de concevoir la tâche de permanence politique de l’AFESH comme un rouage important dans la dynamique du mouvement étudiant, d’avoir une perspective globale et d’élargir le sens de l’action et du rôle de ce poste.

Pour ce qui est du poste lui-même, il consiste principalement à être une personne-ressource pour l’association. En ce sens, il est nécessaire d’avoir une connaissance approfondie des mécanismes de l’association, de ses mandats, de l’UQAM, du mouvement étudiant en général et de l’ASSÉ en particulier, des forces en présence, etc. Pour avoir ce niveau de connaissance, il faut avoir milité activement à ces divers niveaux et de multiples façons. En ce qui me concerne, j’ai été militant de base au cégep comme à l’université, dans des groupes sociaux-politiques, exécutant modulaire, facultaire et national… C’est une expérience riche, acquise principalement à l’UQAM, qui permet de connaître plusieurs facettes de l’implication associative et d’être plus à même de conseiller et épauler l’association. D’ailleurs, avoir une expérience concrète de conseiller est un atout considérable. Dans mon cas, j’ai conseillé des associations étudiantes, des comités de toute sorte, des exécutifs locaux et nationaux., des militantes et des militants par dizaines, voire même par centaines, sur toute une panoplie de sujets au cours des dernières années, en faisant toujours attention de ne pas trop m’ingérer ou m'imposer.

Ensuite, il importe que la permanence politique soit en mesure de transmettre ses connaissances et, pour celles qu'elle ne possède pas, recourir à des camarades aux aptitudes complémentaires ou à des recherches. C’est ainsi que l’expérience vécue par les générations militantes précédentes peut se transmettre aux générations suivantes et que la base militante peut s’approprier les diverses facettes de la production militante. Par exemple, je crois qu'il est bien plus important que la permanence politique puisse donner les outils nécessaires à la production de recherches ou de matériel d'information par les membres que de le faire elle-même. C'est ainsi que l'on peut éviter la dépendance envers les gens d'expérience. Ayant organisé et donné de multiples conférences et formations, j’ai développé une certaine expertise pédagogique et un réseau de contact étoffé et diversifié dont pourrait bénéficier l’association.

Une autre notion d'importance est celle de pilier organisationnel. Il va sans dire qu'une permanence politique se doit d'être en mesure d'assurer la logistique d'une assemblée, d'une PIM, d'une réunion d'exec ou d'un congrès. Elle doit également pouvoir encadrer la préparation à ces instances. Plus encore, elle doit être le chêne qui reste debout alors que les membres de l'équipe rapprochée sont en détresse et assurer des bouts de coordination dans les moments difficiles. Disons que j'ai organisé d'innombrables instances, que j'ai soutenu la préparation de plusieurs délégations, de militantes et militants. J'ai aussi assuré la coordination d'exécutifs et de comités, souvent aussi d'équipes de terrain multiples, tout en tenant bon dans les moments difficiles même si ma situation personnelle n'était pas facile. Soutenir ses camarades dans les moments de crise est un incontournable du rôle de pilier mais aussi de l'esprit d'équipe...

Dans ce sens, l'une des clés majeures du travail d'équipe est la communication: se passer l'information rapidement et adéquatement, régler les problèmes aussi rapidement que possible avant qu'ils ne dégénèrent. Pour assurer une bonne cohésion dans l'action, se parler fréquemment et se tenir au courant des derniers développements est essentiel. Disons simplement que je me suis acquitté de cette tâche dans les dernières années, servant de courroie de transmission de l'information au niveau national tout en effectuant des téléphones par centaines et, de ce fait, passer une quantité phénoménale d'information... J'ai parfois joué un rôle important de résolution de conflits au sein de l'ASSÉ.

Dans un autre ordre d'idée, il ne faut pas confondre un poste de permanence élue avec le rôle des militantes et des militants de base. Ce poste implique une éthique particulière afin d'éviter de créer des conflits en prenant une place inappropriée. Par exemple, maintenir une certaine distance émotionnelle avec les membres de l'association et plus particulièrement de l'équipe rapprochée est d'une importance capitale. En d'autres termes, le but de la permanence politique n'est pas de se faire des amis (ni des ennemis par ailleurs...) ni d'entretenir des relations de proximité qui mènent souvent à des conflits d'intérêts ou à des conflits personnels quand les relations s'enveniment. De plus, ce n'est pas le rôle de la permanence de s'immiscer dans les prises de décision entre membres de l'association en jouant de son influence ou en s'attaquant, purement et simplement, à des membres de l'association. Il importe d'avoir conscience du danger que l'on peut représenter pour tenter de l'éviter, pour ne pas spolier la base militante de sa capacité de production ... D'ailleurs, envisager un nombre limite d'années pour qu'une personne occupe ce poste serait une bonne idée. Dans le même sens, faire preuve d'ouverture à la critique mais aussi avoir la capacité de s'auto-critiquer sont d'autres incontournables. Dans mon cas, disons simplement qu'au sortir de chaque congrès de l'ASSÉ, je cherche la critique des autres sur son déroulement, sur mes actions et interventions, tout en soulevant moi-même des questionnements sur ce que j'ai pu faire de discutable. Ce n'est ici qu'un exemple de ces capacités. Notons que je pourrais faire rapport de mes activités ou faire face à la critique à chaque assemblée ou occasionnellement, si tel est votre désir.

Enfin, ajoutons quelques atouts qui jouent en ma faveur. D'abord, une très bonne connaissance du français tant à l'oral qu'à l'écrit, ce qui facilite grandement la communication mais aussi la correction du matériel d'information. Ensuite, une bonne connaissance en comptabilité acquise par le rôle de trésorier d'associations mais plus encore en ayant assumé une part importante de la comptabilité d'une OSBL pendant environ quatre ans. Ce dernier atout est à considérer dans la mesure où le régime d'assurance auquel l'AFESH a souscrit implique qu'elle assume une bonne partie de sa gestion. De plus, je suis pro-féministe et je soutiens les comités femmes et les femmes en général dès que l'occasion se fait sentir, tout en leur laissant l'initiative de la lutte. Enfin, des aptitudes de recherche et, dans une moindre mesure, de production de matériel d'information, font que ma candidature est balancée malgré son orientation clairement politique.

Voici donc ma vision du poste de permanence et des mes capacités. Présentement, je prends mes distances du mouvement étudiant puisque je ne suis plus aux études et qu'être militant étudiant n'est plus ma place. Toutefois, je traîne parfois à l'AFESH où l'on me donne rapidement le rôle de personne-ressource et de soutien. J'ai le bagage nécessaire pour assumer ce type de rôle, j'ai encore beaucoup à donner. Telle est la cadidature que vous avez devant vous aujourd'hui. La question est donc de savoir s'il s'agit du type de permanence et de la personne que vous voulez pour vous soutenir dès la rentrée d'hiver, à la veille d'une possible grève générale illimitée.

mercredi 21 novembre 2007

Lettre de démission de la secrétaire aux finances de l'AFESH

Par Andréann Cossette Viau

Collègues, camarades,

La présente est pour annoncer et expliquer ma démission du poste de secrétaire à la trésorerie du conseil exécutif de l’AFESH-UQAM. Mon intention de démissionner était connue, il est maintenant temps de vous informer des raisons qui me poussent à partir, soient ma perte d’énergie positive, ma volonté de militer ailleurs qu’au sein d’un exécutif, celle de briser le silence concernant les conflits internes et dénoncer les manœuvres de pouvoir au sein du conseil exécutif.

Tensions psychologiques

Il est évident que les évènements récents concernant la grève m’ont fatigué, mais jamais ceux-ci n'auraient eu une influence aussi grande sur mon moral sans tout le contexte autour.

Dans ce contexte, je me considère comme nuisible pour l’exécutif et même si ce n’était pas le cas, je refuse de perdre ma bonne humeur pour un poste.

Ce sont les conflits internes et la tension psychologique due à mon poste d’exécutante qui ont eu raison de mon moral. Les gens qui m’entourent m’ont vu entrer en poste avec confiance et bonne humeur. Les gens qui m’entourent me demandent maintenant qu’est-ce qui m’arrive.

Je suis devenue irritable, même avec les gens qui me sont les plus proches. Je pète les plombs pour des riens, j’arrive difficilement à travailler en équipe, je suis confuse et je me fâche beaucoup trop souvent pour qu’il soit agréable de me côtoyer politiquement.

Toutes ces tensions sont aussi reliées à un écoeurement profond que je ressens face à l’attitude de certains collègues de travail et à une dynamique d’équipe profondément lamentable.

Conflits internes

Le premier élément à avoir joué avec ma décision est les conflits au sein de l’association étudiante. L’affaire du processus d’embauche de la permanence politique à l’AFESH est beaucoup plus importante que ce que certaines personnes voudraient le faire croire. Elle crée des rapports de pouvoir malsains, elle divise le milieu militant et le mouvement étudiant en plusieurs cliques idéologiques.

La scission est de plus en plus marquée et parce que je suis idéologiquement et émotivement impliquée, la pression devient difficile à soutenir. Il faut savoir qu’en plus de diviser le milieu militant, cette affaire a fait ressortir les tensions au sein de l’exécutif même, particulièrement entre Alexandre Leduc, secrétaire à la coordination, et moi-même. Je me vois maintenant dans l’impossibilité de travailler avec certaines personnes et je suis convaincue que plus le temps avancera, plus mes prises de décisions seront sans compromis.

Poste d’exécutante

Tous ces conflits m’ont aussi fait comprendre que ma place n’est pas au sein d’un exécutif, du moins pas pour le moment. J’avais choisi de m’y impliquer pour deux raisons principales : l’expérience que ça m’aurait apportée et la possibilité de dépanner une équipe qui avait besoin de quelqu’un pour s’occuper des chiffres.

Mais devant l’ampleur du problème, je ne peux pas continuer en espérant prendre la parole comme je le souhaiterais. Dans cette position, je me trouve prise entre mon strict devoir d’exécuter les mandats qui me sont donnés et mon désir de dénoncer publiquement les stratégies qui me répugnent. J’ai fait mon choix.

Questions politiques

Je quitte en espérant contribuer à la levée de la culture du secret qui sévit au sein des instances exécutives de l’AFESH-UQAM, soit le conseil exécutif et la plénière intermodulaire.

Conseil exécutif

À travers la chronologie des évènements dont j’ai été témoin, je tenterai de démontrer quelle problématique le processus d’embauche a créée au sein du conseil exécutif.

Tout a commencé lors de la journée d’entrevue, le 16 octobre. Dès que j’ai demandé à Rémi Daigle, secrétaire à l’interne, comment les entrevues avaient été, il m’a dit que c’était une mauvaise journée. Il ne pouvait m’en dire plus parce qu’un huis clos avait été voté entre les trois personnes du comité de sélection. Il semblait visiblement très mal à l’aise dans la situation.

Le lendemain, nous avions un conseil exécutif, avant lequel Rémi avait réussi à faire accepter à David Clos-Sasseville de lever le huis clos. À ce moment, nous avons pu lire la correspondance du comité de sélection. Je trouvais particulièrement étrange que selon David Clos-Sasseville, l’offre d’emploi avait été conçue spécifiquement pour Dave Simard alors qu’il voulait ne pas retenir sa candidature en présélection. De plus, outre les propos diffamatoires de David Clos-Sasseville au sujet de Dave Simard, il y avait un débat concernant le rôle même de la permanence politique, débat que Rémi a voulu qu’on tranche en exécutif. Voulions-nous prioriser l’aspect « infographie » représentant David Simard ou l’aspect « recherche » représentant Marie-Ève Quirion[1]? (Les noms étaient censurés, mais la devinette était simple.)

Selon moi, il est évident que l’offre d’emploi adoptée par l’assemblée générale privilégie l’infographie et de la mobilisation, mais cherche aussi quelqu’un ayant des capacités pour la recherche[2]. C’est pourquoi j’ai formulé la proposition suivante : Que au besoin, lors du débat sur l’embauche de la permanence politique en PIM, le délégué de l’exec mentionne à la PIM que l’exec spécifie que le côté recherche soit axé sur la connaissance des instances uqamiennes, sur l’argumentaire politique et la mobilisation et que du côté infographie, on priorise le ou la candidat-e apte à non seulement faire le travail mais aussi à former les exécutants et les exécutantes, qui ne faisait que souligner le mandat de l’assemblée générale[3].

Suite à cela eue lieu la pénible plénière intermodulaire du 18 octobre : une énorme tension dirigée vers l’exécutif, les débats tournant autour du choix d’une candidature plus « militante » ou une candidature plus « recherchiste », le huis clos et le refus de la plénière de procéder à un vote permettant un deuxième tour m’ont tout de suite fait penser que certaines personnes voulaient éviter que Dave ne soit choisi.

Rémi se sentait très inconfortable. Il avait été honnête et avait choisi de défendre la candidature de Dave, considérant lui aussi qu’il était le meilleur choix possible en fonction de l’offre d’emploi. Il est ressorti de cette plénière très amer et ressentait énormément de pression. C’est à partir de ce moment qu’il a senti sa crédibilité mise à mal et que son humeur a influencé son travail. Il n’a pu assumer jusqu’au bout son choix politique.

Alexandre Leduc avait été fâché, lui aussi, du déroulement de cette plénière, mais refusait de considérer l’éventualité d’une manipulation du processus et de discuter de la problématique du rôle général de la PIM, préférant aborder la question du rôle de l’exécutif au sein de la PIM et banaliser les propos qu’avait tenu David Clos-Sasseville.

Puis sont sorties les premières contestations du processus. Les rôles se sont confirmés. Rémi Daigle se sentait très malheureux et confus, et ne pouvait donc s’affirmer sans équivoque. Alexandre Leduc a clairement pris position contre le rapport d’enquête et depuis ce temps, a toujours refusé de discuter franchement avec moi des questions qui y étaient abordées. Nous avons eu plusieurs conversations téléphoniques dans lesquelles j’exprimais mon malaise face à sa volonté de prendre position contre le rapport d’enquête, le réduisant à un « torchon » et refusant de le considérer dans son ensemble. Ses arguments ont toujours été les même, à savoir qu’une grille d’évaluation mal adaptée ainsi que des questions d’entrevue mal ciblées et un débat en PIM s’orientant vers les mauvaises questions n’étaient pas assez, ensemble, pour contester le processus d’embauche. À partir de ce moment, je me suis méfiée d’Alex.

J’ai des liens avec Dave Simard. Je l’expose ici. Le problème qui peut en découler est que de ce fait, plusieurs des analyses que je pourrais porter risquent de n'être écoutées qu'à la lueur de notre relation. Je me considère comme une personne sincère et ayant sens de la justice et de la vérité. Les personnes qui ont travaillées avec moi pourront en témoigner.

Ce n'est pas parce que Dave et moi sommes proches qu'on peut discréditer tout ce que je dirai concernant le dossier de l'embauche. Ça serait faire preuve de mauvaise foi et un manque de respect à mon égard.

J’admets aussi que dans ce dossier, j’ai dès le début pris position pour sa candidature. Je n’ai pas tenté de cacher qu’il était selon moi le candidat qui répondait le mieux aux critères de l’offre d’emploi adoptés en assemblée générale. Je n’ai pourtant pas cherché à utiliser mon poste d’exécutante pour le favoriser.

L’attitude d’Alexandre Leduc a démontré un flagrant manque de transparence. Il ne nous a jamais clairement dit pour qui il prenait, préférant orienter nos discussions informelles sur la stupidité de la contestation et sur l’inacceptabilité des propos concernant David Clos-Sasseville, son colocataire et ami.

Il s’est mis en contradiction lorsqu’il a proposé lors du conseil exécutif du 17 octobre que nous favorisions l’aspect « recherche » de la permanence politique, alors que nous savons que l’assemblée générale souhait qu’on embauche quelqu’un rapidement spécifiquement pour la grève à venir.

Lorsque est venu le temps d’embaucher Marie-Ève Quirion, il a décrété qu’il fallait qu’on signe son contrat dès maintenant. C’était non seulement ne pas vouloir tenir compte de la contestation mais c’était aussi vouloir contourner l’assemblée générale, qui normalement doit entériner l’embauche avant la signature d’un contrat de permanence. Voyant que plusieurs personnes de l’exécutif, dont moi, étaient totalement contre, il a tout de suite changé d’idée. Il a tout de même proposé au conseil exécutif qu’on prenne position en faveur du processus d'embauche.

Aussi, cette phrase d’un courriel est très révélatrice d’un manque de cohérence : « Elle [Marie-Ève Quirion] aurait en effet pu faire de la mob mais il aurait fallu qqun pour la coacher un peu. » Il met lui-même en doute les capacités de Marie-Ève Quirion mais refuse de considérer que la PIM a peut-être mal fait son travail d’embauche.

Je terminerais ma critique en mettant en relief son désir de vouloir restreindre le débat dans le champ de l’AFESH-UQAM : selon lui, les questions litigieuses internes ne concernent que les instances internes et nous ne devrions pas tenter de comprendre ce qui se trame à l'intérieur de ces instances si nous n'en faisons pas parti.

Il serait aussi intéressant de mentionner que Christian Pépin, secrétaire à l’information, a pris part aux débats sans même avoir lu le rapport d’enquête. Ceci est une autre preuve qu’en ce moment, le conseil exécutif est dépassé par les évènements et n’arrive pas à une consolidation, s’avérant pourtant nécessaire en ces temps de luttes pour un syndicat étudiant aussi militant que celui de l’AFESH-UQAM.

Plénière intermodulaire

Pour sauvegarder la démocratie directe au sein de notre association étudiante, nous devrons nous pencher sur le rôle et les pouvoirs de la PIM. Je crois qu’une révolution de celle-ci devra être entreprise. Preuve est faite qu’il est trop facile pour des personnes qui en ont l’intention de faire en sorte qu’elle ne respecte pas la tradition de l’orientation clairement militante de l’AFESH, ne serait-ce que par le fait qu’elle ne soit pas redevable à l’assemblée générale.

Le rapport d’enquête signé par Dave Simard et Sacha Desautels n’est pas simplement une enquête sur les personnes impliquées dans le dossier, mais bien aussi sur le fonctionnement de cette instance qu’est la PIM et en quoi résident en elle des rapports de pouvoir qui en ce moment dépassent l’assemblée générale. Elle doit se réapproprier dès maintenant les questions qui y sont abordées.

Il faut cesser de se taire sur la contestation du processus d’embauche de la permanence politique. Il est faux de dire que toutes ces questions sont privées. Elles sont politiques, nous le savons et en tant que militant-e-s, il est de notre devoir de chercher à comprendre les problématiques qui y sévissent : elles sont très souvent reliées à des problématiques beaucoup plus globales, qui ont des racines à l'extérieur.

Contrairement à ce qu’affirme Alexandre Leduc, il est nécessaire, de par les scissions qu’il crée au sein du mouvement étudiant militant en général, que le débat sorte du cadre des instances de l’AFESH-UQAM. Cessons de jouer à l’autruche. Ce sont des idéologies et des (in)tensions (sic) de pouvoir qui s’affrontent ici, des liens historiques sont à faire et vouloir éviter les questions qui se posent ne ferait que nuire à un mouvement déjà déchiré.

Sur le processus de la permanence politique, ma prise de position est sans équivoque. Je considère que celui-ci doit être refait en entier, et que la permanence politique devrait assurément être choisi par l’assemblée générale. Pour comprendre ma position dans tous ses détails, il vous faudra lire le rapport ainsi que tous les documents qui sont liés à cette affaire[4].

Conclusion

Je quitte parce que je ne peux plus collaborer au sein de l’équipe. Les réunions d'exécutifs interminables témoignent bien que notre équipe est loin d'être sur la même longueur d'ondes, et font perdre un temps précieux qui pourrait être consacré à l'organisation d'actions ou à la mobilisation. C’est aussi un choix politique et une façon de manifester ma dissidence face à certaines stratégies politiques. Je ne peux collaborer avec un collègue envers qui j'ai une méfiance significative et une vision très négative de sa façon de travailler.

Malgré ma démission, à moins d’un-e nouvelle ou nouveau élu-e à mon poste ou à moins que quelqu’un s’y oppose vivement, je continuerai d’aider aux finances jusqu’à la fin de la session. L’expérience politique que m’a offert le poste d’exécutante a été des plus bénéfiques pour mon apprentissage et je peux espérer qu’en ayant moins de réunions interminables mon militantisme ne s'en portera que mieux. J’aimerais aussi mentionner à Jean-Christophe Gascon, Catherine Brunet, Rémi Daigle et Caroline Lefebvre que j’ai adoré travailler avec eux et elles, en souhaitant que ma démission ne portera pas atteinte à de futurs projets communs.

Finalement, Marie-Ève Quirion a décidé de donner sa démission. Dans sa lettre, elle remercie Alexandre Leduc et Geneviève Gariépy pour leur appui mais accuse le conseil exécutif d’avoir fait preuve d’ostracisme envers elle. Dans le cadre de nos luttes, je trouve cette accusation grave et je demanderais qui, quand, où et comment un-e membre de l’exécutif aurait fait preuve d’ostracisme envers elle.

S'il y avait des questions, commentaires, incompréhensions, objections, je suis disponible et serai probablement encore souvent dans le coin du local de l’AFESH!



[1] http://permafesh.blogspot.com/2007/11/rapport-denqute-pour-la-contestation-de.html

[2] http://www.er.uqam.ca/nobel/afesh/IMG/pdf/OffreEmploi.pdf

[3] Voir le procès verbal du conseil exécutif du 17 octobre 07.

[4] http://permafesh.blogspot.com